«Le jour de la libération!» clame Donald Trump d'un ton plein de satisfaction à son pupitre, installé dans la roseraie de la Maison-Blanche, ce mercredi, avant d'annoncer le plan supposé rendre «l'Amérique riche à nouveau». Un jour qui marque l'un des plus importants de l'Histoire du pays, selon lui, et un «retour à l'âge d'or» qu'il a promis tout au long de sa campagne présidentielle.
Après avoir salué quelques personnes dans l'assemblée, dont son vice-président JD Vance et le patron de la Chambre des représentants, Mike Johnson, Donald Trump entre dans le gras du sujet: la concurrence économique étrangère et les «attaques vicieuses» perpétrées pendant des années contre les Etats-Unis. Des attaques qu'il égrène sous forme de chiffres, de taux et de taxes diverses.
Des «barrières non monétaires», résume-t-il, auxquelles le président américain compte aujourd'hui donner la réplique sous forme de «tarifs réciproques».
Première annonce? A compter de minuit, une taxe de 25% sur «toutes les voitures» et les pièces détachées automobiles fabriquées à l'étranger. Une déclaration accueillie avec une salve d'applaudissements dans l'assistance.
Mais c'est surtout une taxe historique de 10% à tous les pays que Donald Trump annonce à la stupéfaction générale, avant d'égrainer en ricanant les taux qui s'appliqueront désormais respectivement à ses partenaires commerciaux. Les uns après les autres.
La Chine? Un tarif douanier de 44%, en plus des 20% déjà imposés. Le Royaume-Uni? 10%, un taux remarquable, étant donné qu'il s'agit d'un allié très proche et les efforts pour négocier un accord commercial. L'Afrique du Sud? 30%. L'Indonésie? 32%. Le Vietnam? 46%. Et le Cambodge? 49%. Quant à l'Inde, partant du principe que les droits de douane moyens indiens sur les produits américains s'élèvent déjà à 52%, le président américain suggère un tarif réciproque «réduit» à hauteur 26 %.
Une décision dont la présidente de la Confédération, Karin-Keller Sutter, a dit «prendre acte» dans la foulée, sur son compte X. «Le Conseil fédéral va définir rapidement la suite. Les intérêts économiques à long terme du pays constituent la priorité. Le respect du droit international et le libre-échange sont fondamentaux.»
L'Union européenne n'est pas en reste, avec un tarif douanier de 20% imposé au bloc des 27. «Ils nous arnaquent», lance Donald Trump à propos de l’UE. Un tarif «douloureux», juge les experts, puisqu'il se situe dans le haut de la fourchette envisagée.
— Rapid Response 47 (@RapidResponse47) April 2, 2025
Le tableau, en revanche, snobe avec superbe les deux principaux partenaires économiques des Etats-Unis, le Canada et le Mexique, pourtant au coeur des menaces du milliardaire américain depuis des semaines.
Les nouveaux droits de douane massifs dévoilés par le président des Etats-Unis entreront en vigueur les 5 et 9 avril, a annoncé la Maison-Blanche dans la foulée de la conférence de presse.
«Les contribuables ont été arnaqués pendant plus de 50 ans. Mais cela n’arrivera plus. Nous ne pouvons pas faire ce que nous avons fait ces 50 dernières années», poursuit-il, avant de vanter les gains réalisés sur le marché boursier américain depuis sa victoire électorale.
Tandis qu'un journaliste braille avec désespoir «Monsieur le président, que dites-vous aux familles qui paieront plus?», le président américain tire sa révérence. Marquant la fin d'une ère de libre-échange international étendu, fondé sur un système fondé sur des règles, par son propre pays.