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SpaceX: Starship a encore explosé, mais c'est «une réussite»

SpaceX's mega rocket Starship launches for a test flight from Starbase in Boca Chica, Texas, Saturday, Nov. 18, 2023. (AP Photo/Eric Gay)
Le lancement de la fusée Starship.Keystone

La fusée d'Elon Musk a encore explosé, mais c'est «une réussite»

Suite à une première tentative qui avait mal tourné au printemps, la fusée de SpaceX était de retour ce samedi pour un deuxième essai. Malgré un décollage réussi, l'engin a tout de même fini par exploser. Ce qui n'empêche pas l'entreprise de considérer que c'est une réussite.
18.11.2023, 15:0118.11.2023, 17:35
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SpaceX a fait décoller samedi la plus grande et plus puissante fusée jamais construite, Starship, après un premier lancement qui s'était terminé en une gigantesque explosion au printemps.

«Trajectoire de Starship nominale», a-t-on pu entendre sur le flux vidéo en direct de l'entreprise d'Elon Musk, quelques minutes après le décollage de la fusée. Cependant, au bout de 10 minutes, les ingénieurs ont perdu le contact avec le second module. Ils ont été forcés d'utiliser la fonction d'auto-destruction de l'engin.

Selon l'entreprise, il 'agit tout de même d'une réussite, car les deux parties de la fusée ont pu se séparer. Une étape importante pour la suite du projet.

En effet, le module Starship, placé au sommet de la fusée s'est séparé avec succès de l'étage de propulsion Super Heavy, qui lui n'a pas survécu à sa redescente programmée et a subi une explosion, selon les commentateurs du flux vidéo.

La fusée géante de 120 mètres de haut s'est arrachée du sol peu après 07h00 locales (14h00 suisses) depuis la base de SpaceX à Boca Chica, dans l'extrême sud du Texas, aux Etats-Unis.

Ce deuxième vol d'essai de SpaceX, l'entreprise du milliardaire Elon Musk, est notamment scruté de près par la Nasa, qui compte sur ce vaisseau pour ses missions de retour sur la Lune.

Auto-destruction

Le 20 avril, Starship avait décollé pour la première fois dans sa configuration complète. Mais plusieurs moteurs n'avaient pas fonctionné, et SpaceX avait volontairement fait exploser la fusée au bout de quatre minutes.

Le décollage avait propulsé un nuage de poussière jusqu'à plusieurs kilomètres du pas de tir, lui-même fortement endommagé. Des morceaux de béton avaient été catapultés sous la puissance des moteurs, et un incendie s'était déclenché dans un parc régional voisin.

Le régulateur aérien américain (FAA) avait ouvert une enquête, avant de finalement donner son feu vert mercredi à un deuxième vol.

«Dommages environnementaux»

En sept mois, l'aire de lancement a été reconstruite, et un système de «déluge» d'eau a été installé et testé. Ces trombes d'eau déversées au moment de l'allumage des moteurs doivent atténuer les ondes acoustiques, limitant les vibrations.

Des associations poursuivent toutefois séparément la FAA en justice, accusée d'avoir mal évalué l'impact environnemental de la nouvelle fusée. Jared Margolis, avocat pour l'ONG Center for Biological Diversity, déclare:

«Nous craignons que ce deuxième lancement crée une fois de plus des dommages environnementaux importants»

La fusée est composée de deux étages: l'étage de propulsion Super Heavy et ses 33 moteurs, et le vaisseau Starship, placé au-dessus et qui donne par extension son nom à la fusée entière.

Séparation

Lors du premier essai, ces deux étages n'avaient pas réussi à se séparer en vol.

Le système de séparation a donc été changé, a indiqué Elon Musk lors d'une conférence début octobre, en ajoutant que le test de ce système serait «la partie la plus risquée» du deuxième vol.

«Je ne veux pas susciter de trop grands espoirs», avait prévenu le patron de SpaceX.

Le plan de vol est le même qu'en avril: le vaisseau doit faire un tour «presque complet de la Terre» et amerrir dans le Pacifique, au large des côtes d'Hawaï, avait décrit le milliardaire. Il n'atteindra pas techniquement l'orbite terrestre, mais sera «juste en dessous».

Pour l'entreprise, l'explosion de prototypes est moins problématique en matière d'image qu'elle le serait pour la Nasa et ses fonds publics, selon les experts. Enchaîner les tests selon un processus d'itération rapide lui permet ainsi d'accélérer le développement de ses engins.

«Taille absurde»

Mais le développement de Starship ne semble malgré tout pas assez rapide pour coller aux plans de l'agence spatiale américaine, qui a passé contrat avec SpaceX. Une version modifiée de l'engin doit servir d'alunisseur afin de déposer, pour la première fois depuis 1972, des astronautes sur la surface lunaire.

Cette mission, nommée Artémis 3, est officiellement prévue en 2025, une date qui semble de fait de plus en plus irréaliste.

Au-delà de la Lune, Elon Musk souhaite faire de Starship «un moyen de transport généralisé vers n'importe quelle destination dans le système solaire», notamment Mars.

Son but est l'établissement d'une colonie autonome sur la planète rouge, afin de faire de l'humanité une espèce multiplanétaire. Si la taille de Starship est «absurde», explique-t-il, c'est parce que construire une «base permanente sur la Lune et une ville sur Mars» requiert d'emporter des millions de tonnes de charge utile.

Fusée réutilisable

Mais la véritable innovation de Starship est qu'elle doit être entièrement réutilisable, les deux étages étant conçus pour, à terme, revenir se poser sur leur pas de tir, réduisant ainsi les coûts. Seul le premier étage de la fusée Falcon 9 de SpaceX est actuellement récupéré.

Starship est à la fois plus grande que la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS (98 m), qui s'est envolée pour la première fois il y a un an, et que la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo (111 m).

La poussée au décollage de Starship est aussi environ deux fois plus puissante que ces deux lanceurs. (tib/ats)

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source: esa/webb
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