International
Etats-Unis

En 2022, Biden redoutait une guerre nucléaire avec Poutine

FILE - Russian President Vladimir Putin, left, and U.S President Joe Biden shake hands in Geneva, Switzerland, on June 16, 2021. Biden may feel an incentive to secure Wall Street Journal reporter Evan ...
Poutine et Biden s'étaient rencontrés à Genève en 2021.Keystone

Biden connaissait les plans de Poutine dès 2021

Le célèbre journaliste Bob Woodward s'apprête à publier un livre racontant notamment les tractations secrètes entre Washington et le Kremlin. Selon lui, en 2022, la Maison-Blanche estimait qu'il y avait une chance sur deux que la Russie dégaine son arsenal nucléaire.
09.10.2024, 15:1309.10.2024, 18:32
Renzo Ruf, Washington / ch media
Plus de «International»

Bob Woodward, l’un des journalistes ayant contribué dans les années 70 à la démission de Richard Nixon lors du scandale du Watergate, continue de troubler le sommeil du président américain. Son dernier livre, intitulé War, sera publié mardi prochain aux Etats-Unis. Il y explore la présidence de Joe Biden, le retrait d'Afghanistan, la guerre en Ukraine, ainsi que la crise au Proche-Orient après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Donald Trump y occupe également une place importante, Woodward le qualifiant de «président le plus impitoyable et impulsif» de l’histoire américaine.

FILE - In this April 29, 2017, file photo journalist Bob Woodward sits at the head table during the White House Correspondents' Dinner in Washington. (AP Photo/Cliff Owen, File)
L'auteur américain Bob Woodward.Image: keystone

Cinq points pour comprendre ce livre, déjà au cœur de l'actualité.

Trump serait en contact régulier avec Poutine

Même après son départ de Washington en janvier 2021, Donald Trump aurait continué à échanger directement avec le président russe Vladimir Poutine. Bob Woodward mentionne «peut-être jusqu'à sept» conversations téléphoniques, en citant un conseiller anonyme du candidat républicain à la présidence comme source. Cependant, l'auteur ne précise pas le contenu de ces échanges. Il affirme également que, lorsque Trump était encore président, il a envoyé à Poutine «un tas» de tests Covid très recherchés en Russie, malgré leur rareté aux États-Unis.

«S’il vous plaît, ne dites à personne que vous me les avez envoyés»
Ce que Poutine aurait dit à Trump

Toutefois, le Kremlin a démenti mercredi ces affirmations. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a assuré au média russe RBK que «ce n'est pas le cas», réfutant l'idée que Poutine et Trump se soient parlé sept fois depuis 2021.

Biden connaissait les plans de Poutine

Les avertissements alarmants lancés par Washington peu avant l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 étaient fondés sur des informations privilégiées. Bob Woodward révèle que le gouvernement de Joe Biden était déjà informé des intentions de Vladimir Poutine à l'automne 2021.

Selon le rapport, la CIA, l'agence de renseignement américaine, disposait d'une source au sein du Kremlin, au cœur du pouvoir russe. A deux reprises avant le début de la guerre, Biden aurait mis en garde Poutine par téléphone contre la mise en œuvre de ces plans. Ce dernier aurait ignoré les avertissements et menacé en retour de recourir à l'arme nucléaire.

A l'automne 2022, Washington craignait une guerre nucléaire

Il y a deux ans, la Maison-Blanche estimait à 50% les chances que la Russie utilise des armes nucléaires tactiques dans la guerre en Ukraine. Joe Biden a alors demandé à Jake Sullivan, son conseiller à la sécurité nationale, d’établir rapidement un contact avec les Russes. En octobre 2022, le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a lancé un avertissement clair à son homologue russe lors d’une conversation téléphonique: si le Kremlin utilisait des armes nucléaires en Ukraine, les Etats-Unis interviendraient directement dans le conflit, rapporte Woodward. Le ministre russe de la Défense aurait protesté contre cette menace. La réponse d’Austin?

«Je suis le chef de l'armée la plus puissante de l'histoire. Je ne fais pas de menaces»
US Secretary of Defense Lloyd Austin speaks during the AUKUS Defence Ministers Meeting at Old Royal Naval College, Greenwich, London, Thursday, Sept. 26, 2024.(AP Photo/Kin Cheung, Pool)
Le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin.Image: keystone

Biden a qualifié Netanyahou de «fils de pute»

C'est sans doute la révélation la moins surprenante de Bob Woodward: entre Joe Biden et Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien, le courant ne passe pas. Selon l'auteur, au printemps 2024, le président américain aurait qualifié Netanyahou de «fils de pute». Biden aurait également déclaré que Netanyahou n'est qu'un «sale type».

A noter que des rumeurs similaires circulent depuis longtemps dans les cercles politiques de Washington

Trump et Biden contestent

Tant Trump que Biden ont fermement rejeté mardi les déclarations de Bob Woodward. Un porte-parole du parti républicain a qualifié l'auteur de «léthargique», de «lèche-bottes» et de «dérangé», affirmant qu'aucune de ces «histoires inventées» ne correspond à la réalité.

La Maison-Blanche a également démenti ces affirmations. Une porte-parole de Biden a déclaré que le président et Netanyahou se connaissent depuis longtemps et qu'ils entretiennent une «relation très honnête et directe»

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

Le sommet Biden-Poutine à Genève
1 / 22
Le sommet Biden-Poutine à Genève
Poignée de main historique entre les deux présidents.
partager sur Facebookpartager sur X
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
L'UE lance un chantier de réformes après les élections américaines
Sous pression des Etats-Unis de Donald Trump, les Vingt-Sept, réunis en sommet à Budapest, engagent un plan de réformes au long cours inspiré par l'ancien Premier ministre italien Mario Draghi pour tenter de sortir l'économie européenne de l'ornière.

Ce vendredi, sous pression des Etats-Unis de Donald Trump, les Vingt-Sept se réunissent en sommet à Budapest et engagent un plan de réformes pour tenter de sortir l'économie européenne de l'ornière.

L’article