Au sein de l’administration Trump, un mécontentement grandit face au comportement des alliés européens dans les efforts de paix en Ukraine. Depuis le sommet d’Alaska entre Vladimir Poutine et Donald Trump, aucun progrès n’a été enregistré.
Une rencontre entre le chef du Kremlin et le président ukrainien Volodymyr Zelensky semble lointaine. Selon le portail d’information américain Axios, des collaborateurs de Trump rendent certaines capitales européennes responsables de cette impasse.
Leur accusation? Les Européens prolongeraient la guerre, car ils espèrent de nouvelles reconquêtes ukrainiennes et misent sur d’éventuelles concessions territoriales de la Russie. Une hypothèse jugée irréaliste par la Maison-Blanche.
D’après Axios, l’entourage de Trump exige des alliés occidentaux davantage de sanctions, notamment contre le secteur pétrolier et gazier russe, ainsi qu’un arrêt total des importations. Des droits de douane devraient aussi frapper la Chine et l’Inde, qui continuent de commercer avec Moscou.
Le gaz russe est toujours livré à l’UE: en 2024, selon la Commission européenne, près de 19% des importations provenaient encore de Russie, par gazoducs ou sous forme de GNL. Un haut responsable de la Maison-Blanche a déclaré à Axios:
Sur le plan militaire, les Etats-Unis cherchent à renforcer leur soutien à Kiev. Le Pentagone a récemment approuvé une vente d’armes à l’Ukraine. De plus, Kiev pourrait désormais utiliser les missiles américains contre des cibles en territoire russe. Vendredi, l’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Matt Whitaker, a déclaré sur Fox News:
Il n’a pas précisé de quel système d’armement il s’agissait.
L’Ukraine réclame depuis longtemps l’autorisation d’utiliser les armes américaines pour frapper des cibles situées plus loin en Russie. Avant de quitter ses fonctions, Joe Biden avait donné son feu vert à l’usage par Kiev des missiles balistiques tactiques ATACMS (Army Tactical Missile System). Ces missiles ont une portée d’environ 190 miles (soit 306 kilomètres).
Les pourparlers de paix échouent actuellement en raison du refus de la Russie de restituer les territoires conquis et de son maintien sur ses exigences maximales. L’Ukraine, de son côté, insiste pour récupérer l’ensemble de ses régions occupées. De lourdes frappes russes, y compris sur Kiev ces derniers jours, montrent que Moscou n’a aucune intention de céder.
Donald Trump semble de plus en plus impatient. L’idée d’un sommet tripartite avec Poutine et Zelensky n’est plus d’actualité. Mais le président américain n’a pas non plus mis à exécution ses menaces répétées de sanctions contre la Russie, pourtant assorties de délais. Selon Axios, Trump envisagerait même de se retirer complètement du processus de paix, comme l'a confié un responsable de son administration:
Outre Trump, le chancelier allemand Friedrich Merz a récemment mis en doute la volonté de Vladimir Poutine de négocier. Il a accusé Moscou d’adopter une «stratégie de retardement» dans la recherche d’une paix en Ukraine. Selon lui, la Russie refuse pour l’instant toute rencontre avec le président ukrainien.
Vendredi, Merz a réitéré ses critiques face à la poursuite des attaques russes. Celles-ci ne cesseront pas, selon lui, tant que la Russie ne sera pas empêchée, au moins pour des raisons économiques, de poursuivre la guerre. Il souhaite définir avec les Etats-Unis et les partenaires européens une stratégie commune pour accroître la pression économique sur Moscou.
(Traduit de l'allemand par Tim Boekholt)