«Une élection qui en cache bien d'autres», remémorait ce lundi France Info, à quelques heures du résultat des élections présidentielles américaines qui signeront le retour historique de Donald Trump à la Maison-Blanche.
En effet, les Américains étaient également appelés à renouveler une grande partie du Congrès, soit le pouvoir législatif qui regroupe le Sénat et la Chambre des représentants. Un organe crucial du pouvoir qui déterminera si le 47e président des Etats-Unis pourra mettre en œuvre son programme en bonne entente avec le Parlement ou s'il devra faire face à des obstacles et des impasses.
Composé de 100 sénateurs élus pour un mandat de six ans, environ un tiers des sièges du Sénat est renouvelé chaque deux ans lors des élections présidentielles ou de mi-mandat. En charge de nommer les membres des agences fédérales comme le FBI ou les juges de la Cour suprême – la plus haute juridiction des Etats-Unis – la chambre haute du Congrès américain dispose d'un pouvoir majeur sur le fonctionnement du gouvernement fédéral. Soulignons à titre d'exemple que c'est un arrêt de la Cour suprême qui a permis à certains Etats de révoquer le droit à l'avortement en 2022.
Le Sénat est également en charge de confirmer la nomination des ambassadeurs – ce qui lui octroie un rôle déterminant en matière de politique étrangère –, de ratifier les traités internationaux, d'approuver les déclarations de guerre et de voter, avec la Chambre des représentants, les lois fédérales.
En bref, en remportant cette bataille capitale, Donald Trump s'assure «de gouverner les mains libres», expliquent plusieurs médias, dont Le Parisien. Un garde-fou persiste tout de même, rappelle ce mercredi la docteure en science politique Laurence Nardon sur le plateau de Quotidien: une procédure d'obstruction parlementaire appelée filibuster. Cette dernière implique qu'il faut toujours 60 sénateurs sur 100 pour faire passer une loi au Sénat. «Un frein aux législations que les trumpistes pourraient faire passer», analyse-t-elle. A l'heure actuelle, les républicains occupent 52 sièges.
Deux succès électoraux décisifs ont permis de faire pencher la balance du Sénat dans le rouge. Le premier, celui du gouverneur Jim Justice, soutenu par Trump, en Virginie-Occidentale, qui l'emporte sur le démocrate Glenn Elliott. Le second, en Ohio, où le républicain Bernie Moreno remplacera Sherrod Brown, en poste depuis 2007.
État: 12.11.2024 - 08:03 h
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28 sièges non soumis
38 sièges non soumis
Une victoire qui apparaissait tout de même à portée de main pour le parti de Donald Trump. Et pour cause: cette année, les démocrates remettaient 23 sièges en jeu contre 11 républicains. Ces derniers, au nombre de 49 jusqu'à présent, n'avaient qu'à retourner deux sièges pour remporter la majorité.
La Chambre des représentants pourrait désormais suivre le même chemin que le Sénat. En charge notamment de voter le budget – elle donne par exemple son aval pour l'envoi de plus d'argent à l'Ukraine –, l'ensemble de ses 435 sièges était à renouveler. Les républicains bénéficiaient déjà d'une mince majorité avant les élections présidentielles et conservent actuellement cet avantage.
Si cette tendance venait à se confirmer, elle assurerait à Donald Trump un contrôle sans partage du pouvoir.
État: 13.11.2024 - 22:12 h
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