Les procureurs avaient réclamé 33 ans de prison contre cet ancien militaire, qui a servi en Irak et en Afghanistan, pour avoir conduit quelque 200 membres des Proud Boys vers le Capitole, siège du Congrès aux Etats-Unis. Il s'agit de la deuxième peine la plus lourde prononcée par la justice américaine dans ce dossier.
La plus lourde peine prononcée à ce jour l'a été à l'encontre du fondateur de la milice d'extrême droite Oath Keepers, Stewart Rhodes, également reconnu coupable de sédition et condamné à 18 ans de prison.
Depuis l'attaque du 6 janvier 2021, pas moins de 1100 personnes ont été arrêtées et inculpées. Plus de la moitié ont été condamnées, en majorité à des peines de prison ferme.
En ce qui concerne Joseph Biggs, le juge Timothy Kelly a pris en compte des circonstances aggravantes pour faits de terrorisme demandées par les procureurs, mais souligné qu'il avait fixé la peine à 16 ans de moins que les réquisitions au motif que le prévenu «n'avait pas eu l'intention de tuer des gens».
Bien que l'assaut du Capitole ne se soit pas traduit par un «grand» nombre de morts (on dénombre cinq décès et 140 policiers blessés), le procureur Jason McCullough avait fait valoir à l'audience la gravité de l'événement et la nécessité de peines dissuasives.
«Il y a une raison pour laquelle nous devrons retenir notre souffle lors des prochaines élections», a-t-il dit, affirmant que les assaillants avaient «voulu intimider et terrifier» tous ceux qui s'opposaient à eux.
Joseph Biggs a passé plus de deux ans en détention provisoire, dont parfois jusqu'à 22 heures à l'isolement. «Je crois qu'il a reçu le message», avait plaidé son avocat, Norman Pattis. En mai, il avait été reconnu coupable de six chefs d'accusation, dont celui de sédition, avec d'autres dirigeants des Proud Boys.
A la barre, il a exprimé ses regrets, assurant qu'il était désormais éloigné de la politique et de toute affiliation à un groupe. Cheveux et barbes gris, en tenue orange de détenu révélant des tatouages sur ses avant-bras, il a éclaté en sanglots à plusieurs reprises à l'évocation de sa fille et de sa mère. (mbr/ats)