C'est le cas de Laura Sosh-Lightsy, employée d'une université publique du Tennessee, dans le sud des Etats-Unis. Mercredi, juste après l'assassinat par balle de l'influenceur de 31 ans, fauché sur un campus universitaire, elle écrit sur Facebook: «La haine engendre la haine. ZERO sympathie.»
Dans la foulée, une sénatrice républicaine, Marsha Blackburn, dénonce la publication: «Cette personne devrait avoir honte (...). Elle doit être virée de son poste.» Effet immédiat: l'université annonce la limoger.
Dans un pays ultra-polarisé, englué dans la violence politique, ils sont nombreux à traquer en ligne les détracteurs de Charlie Kirk. Le porte-voix de la jeunesse trumpiste était autant adulé que honni pour ses propos pro-armes, anti-avortement, anti-migrants ou sa rhétorique virulente sur les minorités ethniques.
Ils passent au peigne fin les comptes aux commentaires acerbes:
Enjoint ainsi l'influenceur conservateur Joey Mannarino. Depuis mercredi, des employés d'écoles publiques, des pompiers ou encore des militaires ont fait les frais de ce climat de délation, étant brutalement renvoyés de leur travail.
L'assassinat de Charlie Kirk a pourtant été condamné de manière unanime par la classe politique américaine, à droite comme à gauche. Mais le président Donald Trump a, quelques heures seulement après les faits, pointé du doigt l'influence de «la gauche radicale».
Son ministre de la Défense, Pete Hegseth, a ordonné à ses services d'identifier tout membre de l'armée qui se serait moqué ou réjoui de l'assassinat du héraut de l'Amérique chrétienne et traditionaliste. Un paradoxe pour ce pouvoir républicain qui ne cesse d'ériger la liberté d'expression en droit suprême.
Le sous-secrétaire d'Etat américain, Christopher Landau, a lui déclaré que «les étrangers qui glorifient la violence et la haine ne sont pas les bienvenus dans notre pays. J'ai été dégoûté de voir certains sur les réseaux sociaux louer (...) ou minimiser cet événement, et j'ai demandé à nos agents de prendre les mesures appropriées.»
A-t-il ajouté. Arrêté jeudi soir, le meurtrier présumé, Tyler Robinson, est suspecté d'avoir gravé des messages à tonalité antifasciste sur les cartouches de son fusil de chasse. De quoi l'étiqueter comme un tueur «d'extrême gauche» pour une grande partie de la droite américaine.
Un enseignant de l'Oklahoma, dans le sud des Etats-Unis, a écrit:
Depuis, l'enseignant fait l'objet d'une enquête menée par le ministère de l'Education de l'Etat qui a qualifié ses propos d'«odieux».
La militante d'extrême droite Laura Loomer, réputée avoir l'oreille du président républicain, est devenue le fer de lance de cette offensive visant à réduire au silence les critiques de Charlie Kirk.
Captures d'écran à l'appui, elle dénonce par exemple sur ses réseaux sociaux un fonctionnaire de l'agence de réponse aux catastrophes naturelles (Fema), qui a déclaré sur Instagram être «en deuil pour ce raciste, homophobe et misogyne» Charlie Kirk.
Réponse de Laura Loomer, qui partage le profil LinkedIn du détracteur:
Après ce message, l'employé a été placé en congé forcé pour ses commentaires «révoltants et inadmissibles», a fait savoir l'agence dans un communiqué.
Samedi, Turning Point, l'organisation de jeunesse fondée par Charlie Kirk, a annoncé qu'une grande cérémonie d'hommage national se tiendrait le 21 septembre à Glendale, en Arizona. Le lieu choisi est un stade d'une capacité dépassant 63'000 places.