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USA: la vaccination des bébés contre l'hépatite B sur la sellette

FILE - Health and Human Services Secretary Robert F. Kennedy Jr. speaks during a news conference at the Hubert Humphrey Building Auditorium in Washington, April 22, 2025. (AP Photo/Jose Luis Magana, f ...
Robert Kennedy Jr, ministre américain de la santé, est connu pour son vaccinoscepticisme.Keystone

USA: la vaccination des bébés contre l'hépatite B sur la sellette

Des experts nommés par le ministre de la Santé vaccinosceptique de Donald Trump Robert Kennedy Jr. ont débattu jeudi de la possibilité d'arrêter de recommander le vaccin contre l'hépatite B à tous les nouveaux-nés, une proposition contestée sur laquelle ils voteront vendredi.
05.12.2025, 07:2105.12.2025, 07:21

Ce groupe, dont les recommandations sont traditionnellement suivies par les autorités fédérales américaines, a déjà modifié en septembre les recommandations vaccinales sur le Covid-19 et la rougeole contre l'avis de nombreux scientifiques.

Il envisage désormais de changer la politique de prévention de l'hépatite B, un sujet épineux sur lequel se sont écharpés ses membres jeudi, conduisant à un nouveau report du vote.

Désormais composé de personnalités pour beaucoup critiquées pour leur manque d'expertise ou pour avoir relayé des théories vaccinosceptiques, ce Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) examinera aussi vendredi le calendrier vaccinal des enfants et l'utilisation d'aluminium dans les vaccins, jugée toxique par les milieux antivax.

«Irresponsable»

L'initiative inquiète la communauté médicale américaine, qui redoute que l'accès aux vaccins soit restreint pour des raisons idéologiques, alors que les taux de vaccination reculent depuis la pandémie et font craindre le retour de maladies mortelles comme la rougeole.

Autrefois routinières, ces réunions sont désormais un terrain d'affrontement entre les scientifiques choisis par le ministre et des associations de soignants. Ces dernières ont dénoncé jeudi la mise en avant d'arguments «non scientifiques» pour justifier la proposition étudiée, qui consiste à recommander la vaccination à la naissance contre l'hépatite B aux seuls enfants dont la mère est porteuse du virus.

Les autres se verraient alors conseiller la première dose – sur trois nécessaires – à partir de deux mois après la naissance, comme c'est déjà le cas dans plusieurs pays développés comme en France.

Mais la plupart de ces pays disposent d'«un système de santé universel» permettant de «suivre leurs enfants de très près. Ce n'est pas le cas» aux Etats-Unis, relève Jose Romero, spécialiste en infectiologie auprès de l'AFP, pour qui un tel changement est injustifié. Ce serait «irresponsable, irrespectueux et très préjudiciable», a également alerté la médecin Flor Munoz, de la National Foundation for Infectious Diseases.

Remodelage

L'hépatite B est une maladie virale du foie notamment transmissible par la mère lors de l'accouchement. Sans vaccin, «jusqu'à 90% des nourrissons (infectés) développeront une hépatite B et un enfant sur quatre finira par mourir de cette maladie», rappelle M. Romero, qui a siégé par le passé au sein de l'ACIP.

Comme lui, plusieurs experts accusent les nouveaux membres de propager des peurs infondées sur les vaccins, dans la lignée du ministre Robert Kennedy Jr, connu pour son vaccinoscepticisme.

Ce dernier a entrepris de remodeler la politique vaccinale américaine en limogeant des experts réputés, en annulant des financements pour le développement des vaccins et en initiant cette révision.

Et il pourrait aller encore plus loin en réformant les procédures d'approbation des vaccins aux Etats-Unis, selon un document interne de l'Agence du médicament ayant récemment fuité. (sda/ats/afp)

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