Qu'importe que Joe Biden soutienne le projet ou qu'il ait exhorté le Congrès à «l'adopter rapidement». Dans ces tractations, c'est son prédécesseur et rival probable à l'élection présidentielle, Donald Trump, qui a le dernier mot.
Si le Sénat, à majorité démocrate, a fait plusieurs pas en faveur de l'adoption d'une enveloppe de 95 milliards de dollars (dont 60 pour l'Ukraine), sans le soutien des républicains, majoritaires à la Chambre, le texte ne peut aller nulle part.
Lundi soir, Mike Johnson, le chef des républicains à la Chambre des représentants, et fidèle de Donald Trump, a assuré que le texte négocié par les sénateurs ne serait pas examiné en l'état dans son hémicycle.
«Le projet de loi sur l'aide aux pays étrangers du Sénat reste muet sur le problème le plus urgent auquel notre pays est confronté», a fustigé Mike Johnson dans un communiqué, faisant référence à la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. En échange de l'adoption d'une aide à Kiev, les républicains réclament un renforcement important de la politique migratoire. Et «en l'absence de toute modification» de la part du Sénat sur le sujet, «la Chambre des représentants continuera de travailler selon sa propre volonté sur ces questions importantes», a-t-il assuré.
Mike Johnson, comme nombre de républicains au Congrès, suit des directives de Donald Trump, qui a affirmé samedi que les Etats-Unis devaient «arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés».
Le candidat républicain a aussi jeté un pavé dans la mare, en assurant qu'il «encouragerait» la Russie à s'en prendre aux pays de l'Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part - suscitant une pluie de critiques de l'autre côté de l'Atlantique. «Nous aidons l'Ukraine pour plus de 100 milliards de dollars de plus que l'Otan», a martelé Donald Trump lundi soir, sur son réseau Truth Social. «L'Otan doit égaliser, et maintenant», a-t-il exigé. «Sinon, ce sera l'Amérique d'abord!», a-t-il lancé. (mbr/ats)