Cette femme, une Noire de 34 ans résidant près de Cleveland dans l'Ohio, avait été initialement inculpée par un juge de l'Etat, après que des policiers ont découvert un foetus dans les canalisations de son domicile. Accusée de ne pas avoir traité la dépouille avec dignité, la jeune femme risquait jusqu'à un an de prison.
Selon son avocate, citée par la chaîne locale Fox 8, sa cliente enceinte s'était rendue à l'hôpital en septembre pour des hémorragies. Un docteur avait alors déclaré que son fœtus de 22 semaines n'était pas viable.
La fausse couche avait eu lieu quelques jours après à son domicile, et elle était allée ensuite dans un hôpital catholique pour de nouvelles hémorragies. Une infirmière avait alors appelé la police déclarant:
Un grand jury, panel de citoyens aux Etats-Unis investis de pouvoirs d'enquête, a décidé de ne finalement pas poursuivre la jeune femme, a rapporté Fox 8 jeudi.
Depuis que la cour suprême des Etats-Unis d'Amérique a cassé à l'été 2022 l'arrêt qui garantissait le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse, la question du droit à l'avortement est revenue aux Etats. L'Ohio avait adopté dans la foulée une loi bannissant la plupart des avortements, même en cas de viol ou d'inceste, dès qu'un battement de coeur peut être détecté, soit vers six semaines.
Mais en novembre, quelques semaines après l'inculpation de la jeune femme, les électeurs avaient approuvé lors d'un référendum l'inscription du droit à l'avortement dans la constitution de l'Ohio.
Les poursuites engagées contre elle avaient provoqué un tollé aux Etats-Unis, où les militants pour le droit à l'avortement voyaient dans son cas une criminalisation des fausses couches. (sda/ats/afp)