Après un passage remarqué par le sénat américain – qui a fait l'effet d'une bombe – Frances Haugen donne de la voix de ce côté-ci de l'Atlantique. L'ennemie numéro un déclarée du géant bleu va être auditionnée lundi 8 novembre par les eurodéputés de la commission du marché intérieur.
Après avoir été entendue le 25 octobre par les parlementaires britanniques, Frances Haugen a participé à l’ouverture du Web Summit de Lisbonne le 1er novembre.
Lundi, l'ingénieure informera le Parlement européen sur les problèmes de sécurité en ligne ou de transparence des algorithmes. Ces renseignements doivent permettre les parlementaires de voter deux textes de loi qui doivent permettre de réglementer les Gafam (les fameux «Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft»). Cette intervention est déjà très attendue selon plusieurs médias.
Ensuite, Frances Haugen passera le 10 novembre par l'Assemblée nationale française. Elle y rencontrera les députés de la commission des Affaires économiques (dont dépendent les questions liées au numérique), mais aussi par ceux de la commission des Lois. Selon 20 Minutes, ils se pencheront dans la foulée sur une proposition de loi consacrée à la protection des lanceurs d’alerte.
Il faut dire que Frances Haugen sait de quoi elle parle. Et qu'elle aura bien des choses à raconter: du temps où elle travaillait pour Facebook, elle y a accumulé des dizaines de documents prouvant que le grand patron Mark Zuckerberg a conscience de la nocivité de ses réseaux sociaux... mais qu'il n'est pas du tout motivé à modérer davantage ses contenus.
Pourquoi? Freiner le trafic ou les interactions générés par des publications irait à l'encontre de son modèle économique. Les réactions des internautes permettent au contraire de mieux les connaître, et donc de leur adresser plus précisément des publicités ciblées.