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Pierre Palmade a parlé

Pierre Palmade a parlé

Le 28 septembre, au tribunal judiciaire de Melun, l'humoriste fut entendu par un juge durant trois heures. S'il ne se souvient toujours pas de la violente collision, il avoue que sa «culpabilité n’a cessé de croître».
30.10.2023, 10:5930.10.2023, 11:41
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C'est Le Parisien qui dévoile son premier, et probablement dernier, interrogatoire avant le début de son procès, qui devrait se tenir dans la première moitié de l'année prochaine. Le journal français décrit un Pierre Palmade «abattu», «contrit» et à la «diction hésitante». On rappelle que l'humoriste a subi dernièrement une opération à la carotide, à la suite d'un AVC survenu en février dernier.

Ce 28 septembre, à huis clos et dans le bureau du magistrat instructeur, Pierre Palmade ne se montrera pas pour autant pingre en confessions. Mais si la justice rêve, depuis maintenant huit mois, de pouvoir éclaircir les causes exactes de la violente collision du 10 février, le comédien âgé de 55 ans avoue être «malheureusement toujours victime d'une amnésie totale».

Ses mots se concentreront surtout sur les heures qui ont précédé l'accident, dans lequel trois personnes avaient été sérieusement blessées, dont un enfant et une maman enceinte de six mois. Le foetus n'avait pas survécu.

Sa dernière impression, c'est qu'en montant dans la fameuse Peugeot 3008 en compagnie de deux passagers, ils étaient tous particulièrement «euphorisés dans la voiture». Il ne tente d'ailleurs pas de minimiser les trois jours de fête intense qui ont précédé le drame, dans sa résidence secondaire de Cély-en-Bière. On rappelle aussi que les experts concluent désormais exclusivement à une «faute humaine».

«Pratiquement tout le temps, j’ai consommé en injection intraveineuse de la 3MMC, c’est le produit que je préférais. De temps en temps, comme il a tendance à endormir, je prenais de la cocaïne pour me réveiller»
Pierre Palmade, devant la juge d'instruction de Melun.

Selon Le Parisien, il assure s'être malgré tout senti «apte à conduire». Vient alors l'heure des suppositions. Palmade penche pour «un épuisement de fatigue total»: «Un déport comme ça, je suppose que je suis tombé de fatigue après trois jours de consommation de drogues sans dormir». Etaient-ils pressés? «On avait trente minutes pour faire les courses (…) Je devais me dépêcher [mais] ça ne m’a pas fait conduire plus rapidement, on aurait eu le temps de les faire», explique lentement le comédien, accompagné de son avocate Céline Lasek.

La juge d'instruction a aussi pris le temps d'énumérer précisément les dégâts de santé qu'il a causé aux occupants de l'autre voiture. Dont l'infirmité permanente de la main gauche du conducteur et le «tableau dépressif sévère» de son fils, qui a frôlé la mort, victime d'un grave traumatisme crânien. Palmade assure alors que sa «culpabilité n’a cessé de croître».

«Je suis horrifié de savoir que je suis la cause de tout ça…, répond Pierre Palmade. (…) Quand j’ai su petit à petit les gravités, j’ai su d’abord pour le conducteur, j’ai vu toute l’ampleur des dégâts chez [la femme enceinte], notamment sa peur de ne plus pouvoir avoir d’enfants, ça m’a laminé. C’est monstrueux. J’ai bousillé la vie d’une famille. Je m’endors et je me lève avec ça, sincèrement.»

Drogues et rechutes

L'humoriste s'épanchera aussi sur ses addictions, notamment aux drogues dures. Il évoque le concept du «craving» qui, dans le corps médical, résume «l’envie irrépressible de se droguer alors qu’on ne le souhaite pas», précise Le Parisien.

«Si je suis dans un contexte particulier favorable à la consommation, cela peut être très dur de résister»
Pierre Palmade

Et enchaîne:

«L’idée est de ne pas me mettre dans de telles situations où on peut avoir un craving, par exemple regarder un film qui parle de drogue. Il faut trouver une stratégie, appeler un ami, appeler son parrain des Narcotiques anonymes, changer de film, écrire. C’est la bête noire du dépendant.»

Le 24 juin dernier, une vidéo du comédien avait fait son apparition sur les réseaux sociaux. En boîte de nuit. Sa présence dans cet établissement de Bordeaux, où il réside actuellement, sera démentie par le patron. Sans grand succès. Le principal intéressé en parlera de lui-même, «piteusement» selon Le Parisien, lors de l'interrogatoire du mois de septembre.

«J’étais seul à Bordeaux, j’étais sous le feu de tous les regards dans la rue, des invectives par les passants. En rentrant des Narcotiques anonymes, je suis passé devant un bar gay, j’ai voulu y trouver du réconfort, des sourires, je suis entré… Les gens étaient gentils avec moi, je ne pensais qu’à me changer les idées, je me suis laissé entraîner dans une discothèque gay.»
«Là, reconnu par tout le monde, quelqu’un m’a proposé de la 3MMC, situation de craving, je n’ai pas su résister»
Pierre Palmade

Une faiblesse qui ne convaincra pas la juge, manifestement agacée par un comportement qui «interroge sur la prise de conscience réelle de la gravité des faits» pour lesquels il est mis en examen. Il sera d'ailleurs hospitalisé une nouvelle fois durant l'été, de sa «propre initiative», pour ne pas rechuter une nouvelle fois.

Vie, famille, carrière

Ce 28 septembre, Pierre Palmade parlera également de son quotidien, de certains membres de sa famille qui «lui ont tourné le dos», des amis aussi. Il se dit terrifié par le procès qui l'attend et sur l'avenir qui lui sera réservé. Le comédien a conscience que son image publique a été fortement écornée, mais rêve de «remonter sur scène», de «simplement faire son métier». Viendra enfin, le traitement médiatique, dont il a été «victime»:

«C’est dégueulasse. Mais il paraît que c’est la rançon de la gloire. On m'accuse de pédopornographie ou autre. On ne fait pas le procès de l’accident, mais de toute ma vie, vraie ou fausse»
Pierre Palmade

(fv)

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