De plus en plus de Finlandais rejoignent l'Ukraine dans sa lutte contre l'armée russe. Selon le ministère finlandais des Affaires étrangères, environ 150 citoyens se trouvent actuellement dans les zones de combat.
Dès février, le gouvernement avait publié des informations destinées aux volontaires, déconseillant la participation directe aux combats. Fin 2024, dix Finlandais étaient déjà décédés en Ukraine selon les chiffres officiels.
Un combattant volontaire a déclaré à la radio publique finlandaise Yle: «Nous ne pouvons pas laisser la Russie faire ce qu'elle veut. Il était temps de leur montrer quand cela suffit».
L'agression de la Russie en Ukraine a fortement influencé l'opinion publique en Finlande. Selon un sondage récent réalisé par le journal Helsingin Sanomat, plus de la moitié de la population du pays, voisin immédiat de la Russie, craint désormais une attaque. Soit une augmentation de 15% par rapport à l'année précédente.
Comme le rapporte le Tagesspiegel, l'histoire du pays joue également un rôle dans cette peur grandissante. Le souvenir collectif de la guerre d'Hiver de 1939, lorsque la Finlande a lutté pendant 105 jours contre l'Union soviétique, reste encore très présent dans les esprits.
A l’occasion du troisième anniversaire du début de la guerre, le président finlandais, Alexander Stubb, a averti qu’une victoire russe en Ukraine aurait des conséquences d'ampleur pour l’ensemble de l’Europe.
Certains des combattants volontaires ont exprimé des doutes quant aux capacités de défense de leur pays d'origine lors d'une interview avec la chaîne Yle. L'un d'eux a déclaré: «Si la Russie attaquait maintenant, le pays serait en difficulté. Les pertes initiales seraient catastrophiques.»
Ils remettent dès lors en question le fait que la formation militaire actuelle ne soit adaptée à la guerre moderne.
L’armée finlandaise a fermement réfuté cette hypothèse. Elle assure suivre de près l’évolution de la situation en Ukraine et adapter en continu ses stratégies ainsi que les contenus de sa formation.
Cette analyse est également partagée par la politologue finlandaise Minna Alander, du Center for European Policy Analysis. Dans un entretien au Tagesspiegel, elle a souligné que «pour comprendre les critiques formulées par ces deux soldats engagés en Ukraine, il faut garder à l’esprit qu’ils ont accompli leur service militaire il y a de nombreuses années; c’est sans doute pour cette raison qu’ils ne connaissent pas l’état actuel de la formation».
Selon elle, la Finlande est parfaitement informée des évolutions de la stratégie de guerre russe.
Traduit et adapté par Noëline Flippe
