Les trafiquants de drogue «les plus dangereux» de France ont commencé à être transférés mardi vers une prison spéciale, dans le nord du pays. Le site est équipé notamment de brouilleurs de drone et de téléphone, pour les empêcher de continuer leurs activités depuis leur cellule.
Le quartier haute sécurité de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le nord de la France, est le premier à avoir été choisi pour les accueillir. Dix-sept condamnés ont été transférés mardi, sur une centaine au total.
Un deuxième quartier de haute sécurité doit entrer en fonctions en octobre à la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'ouest de la France. Au total, 200 détenus sont appelés à être incarcérés dans ces deux nouveaux quartiers de lutte contre la criminalité organisée.
La cour de promenade de la prison de Vendin-le-Vieil a été bétonnée pour empêcher la dissimulation d'objets. Un portique à ondes millimétriques a été installé. Les parloirs ont été dotés d'hygiaphones, avec une vitre empêchant le contact physique entre détenus et visiteurs.
Le trafiquant de drogue Mohamed Amra, dont l'évasion sanglante en mai 2024 a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, «a vocation à aller dans cette prison», a déclaré sur la chaîne TF1 le ministre français de la justice Gérald Darmanin mardi soir.
Plusieurs avocats ont déploré la difficulté à contester ces transfèrements et le choix des détenus soumis à ce régime carcéral renforcé, dénonçant un «détournement» d'une procédure conçue pour empêcher des narcotrafiquants de continuer leurs activités depuis leur prison. Le syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) a lui aussi dénoncé «fermement la procédure de sélection des détenus transférables qui ne permet qu'un exercice factice des droits de la défense».
Sur TF1, Darmanin a indiqué que «70% des détenus» qui iraient dans cette prison étaient en détention provisoire et expliqué que le choix des personnes était effectué par les magistrats instructeurs, le renseignement pénitentiaire et l'administration pénitentiaire. (jzs/ats)