Cette soirée entre parachutistes a dégénéré en scandale raciste
La soirée chez ces parachutistes à Brienne‑le‑Château, en France, avait pour thème «les super‑vilains», et certains ont opté pour un déguisement qui choque aujourd’hui au-delà de la communauté sportive, comme le révèle Paris Match.
D’après un reportage de Brut, une cinquantaine de personnes, dont des enfants, assistaient à cette soirée. Les clichés et vidéos montrent cinq individus vêtus du costume du Ku Klux Klan devant un feu de palettes, reproduisant visuellement la croix flamboyante, l’emblème de l’organisation raciste américaine. Trois autres se mettent à genoux, le visage noirci, simulant une exécution.
Le lendemain, plusieurs participants ont partagé les images sur un groupe WhatsApp du club. Des membres extérieurs à la soirée ont alerté direct la Fédération française de parachutisme (FFP), qui s’est fendue d’un communiqué.
Le président de la FFP, Yves‑Marie Guillaud, a indiqué que l’affaire avait été signalée au procureur de la République, que la fédération entendait se porter partie civile et qu’un comité disciplinaire devait convoquer les neuf personnes identifiées: cinq déguisées en KKK, trois grimées en noir et une qui filme.
Les parachutistes interrogés évoquent un profond malaise, comme le montre le témoignage de l’un d’eux chez nos confrères de Brut.
La FFP, quant à elle, parle de «mise en scène raciste» et affirme que «ce n’est pas du tout un débordement alcoolisé», mais «un acte gravement attentatoire aux valeurs du sport». L’interdiction de saut en parachute à l’échelle nationale est envisagée comme sanction exceptionnelle pour les responsables de ces déguisements.
Vers des suites judiciaires et disciplinaires
Si la France ne possède pas de texte réprimant explicitement le «blackface», le code pénal sanctionne l’incitation à la haine raciale.
Le déguisement en KKK, le feu de palettes évoquant une croix enflammée, et la simulation d’une exécution pourraient toutefois s’inscrire dans un registre raciste explicite, susceptible d’entraîner des poursuites.
Pour la FFP, il ne s’agit pas d’un «simple» dérapage de fin de soirée. Le président de la fédération, soucieux de «l’image et l’éthique» du parachutisme français, assure qu'il ne faut pas avoir la main qui tremble:
Pour l’heure, les participants à cette mise en scène raciste sont d'ores et déjà interdites de sauts pendant trois mois, soit le maximum autorisé par le règlement disciplinaire.
