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Mazan: «Je suis un violeur», déclare Dominique Pelicot

«Je suis un violeur», déclare Dominique Pelicot

Dominique Pelicot, principal accusé dans les viols en série de Mazan, a reconnu être un violeur et a exprimé que son ex-femme «ne méritait pas» ses actions.
17.09.2024, 16:1517.09.2024, 16:52
epa11609181 Gisele Pelicot (2-R), escorted by her lawyers Stephane Babonneau (R) and Antoine Camus (C), exits the criminal court following a hearing during her former husband's rape trial, in Avi ...
Gisèle Pelicot, escortée par ses avocats Stéphane Babonneau et Antoine Camus, après l'audience du procès pour viol de son ancien mari, à Avignon, dans le sud de la France, le 17 septembre 2024. Keystone

«Je suis un violeur», a reconnu mardi Dominique Pelicot, accusé comme 50 hommes, dans le procès des viols en série de Mazan dans le sud de la France. Le principal accusé a déclaré que son ex-femme «ne méritait pas» ce qu'elle avait subi pendant dix ans.

«Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire», a assuré Dominique Pelicot, en parlant des coaccusés du procès, dont certains ont émis un petit bruit de désapprobation dans la salle d'audience.

C'est la première fois que le principal accusé s'exprime depuis le début de ce procès emblématique sur les violences sexuelles et la soumission chimique, débuté le 2 septembre devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon et prévu pour se tenir jusqu'au 20 décembre.

Abus sexuels dans son enfance

Absent depuis une semaine pour raison de santé, il est réapparu pour la première fois ce mardi avec un protocole allégé, exigé par des médecins, et notamment avec une chaise à sa disposition et des pauses régulières.

Invité en début d'audience à évoquer son parcours de vie, Dominique Pelicot est d'abord revenu sur deux agressions sexuelles qu'il dit avoir subies pendant sa jeunesse: un viol par un infirmier lors d'une hospitalisation à l'âge de neuf ans, puis sur un chantier quand il était apprenti à l'âge de 14 ans. Dans cette deuxième affaire, il dit avoir été forcé à participer au viol collectif d'une jeune femme handicapée.

«J'avais toujours ces traumatismes derrière moi», a-t-il expliqué, la voix tremblante et en pleurs. «De ma jeunesse, je ne retiens que des chocs et traumatismes. En 1971, il y a eu cette belle rencontre (avec Gisèle). C'était trop lourd à porter», a-t-il expliqué d'un voix lente et proche des sanglots. «On ne naît pas comme ça, on le devient», a-t-il ajouté.

«Pardon»

Face à son ex-épouse, assise sur le banc des parties civiles, Dominique Pelicot a ajouté:

«J'ai tenu 40 ans, j'étais très heureux avec elle, c'était le contraire de ma mère, elle était totalement insoumise. J'avais trois enfants, que je n'ai jamais touchés. Elle ne méritait pas ça, je le reconnais»
Dominique Pelicot

«Je suis coupable de ce que j'ai fait. Je prie ma femme, mes enfants, mes petits-enfants, madame M. (réd: violée par son mari selon le même procédé et en présence de Dominique Pelicot), de bien vouloir accepter mes excuses. Je demande pardon, même si ce n'est pas acceptable», a-t-il plaidé.

«J'avais toute confiance»

Selon l'enquête, des photos de sa fille et de ses deux-belles filles, pour certaines nues et prises à leur insu, ont été retrouvées dans son ordinateur.

Dominique Pelicot, qui documentait tous les viols dans des dossiers classés sur son ordinateur, a reconnu les faits, commis entre 2011 et 2020, mais il ne s'était encore jamais expliqué en détail depuis l'ouverture du procès.

Son ex-épouse, Gisèle Pelicot est restée stoïque tout le long de sa prise de parole avant d'elle-même se rendre à la barre pour brièvement témoigner: «Pas une seule seconde, je ne pouvais douter de cet homme» en qui «j'avais toute confiance», a-t-elle expliqué. (lal/afp)

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