Deux policiers écroués pour viol à Bobigny
Les deux policiers accusés de viol par une femme dans une geôle du tribunal de Bobigny ont été mis en examen et placés en détention provisoire samedi, a annoncé la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.
Ils sont poursuivis pour viols et agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions, a-t-elle précisé.
La jeune femme était, au moment des faits qu'elle dénonce, présentée au parquet du tribunal de Bobigny pour des «faits de soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant», avait indiqué le procureur Eric Mathais dans un communiqué.
Mercredi en fin d'après-midi, elle «a révélé avoir fait l'objet de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires» de police, avait-il expliqué, en précisant que ces derniers avaient été placés en garde à vue jeudi matin.
Ils affirment que les relations étaient consenties
Les deux policiers ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en affirmant qu'elles étaient consenties, avait expliqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier. L'avocat de l'un d'eux, Me Nogueras, a plaidé une «relation consentie».
Une autre source proche du dossier a précisé que la jeune femme était âgée de 26 ans et que les policiers avaient eux 35 et 23 ans.
Selon l'avocat, le policier qu'il défend «a huit ans d'expérience», «est aguerri, expérimenté, passionné par son métier», et «se retrouve en face de quelqu'un qui porte des accusations, alors qu'elle-même est particulièrement habituée aux locaux de garde à vue, de ses propres aveux».
Les agents ont été suspendus
Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait estimé jeudi que «s'ils sont avérés, ces agissements sont extraordinairement graves et inacceptables», en ajoutant dans sa déclaration à l'AFP que les deux agents avaient «été immédiatement suspendus».
L'Inspection générale de la police nationale a été saisie de l'enquête.
Si celle-ci «conclut que des faits criminels ont été commis, et que l'honneur des policiers a été sali, il va de soi que des sanctions seront prises», a ajouté Nuñez, assurant que sa «fermeté sera totale».
Le dépôt de Bobigny (au nord de Paris) est l'antichambre de l'un des tribunaux les plus importants de France, le deuxième après Paris. Situé au sous-sol du palais de justice et très critiqué, il doit bénéficier des prochains travaux d'extension du tribunal, qui prévoit l'aménagement d'un nouveau dépôt. (tib/ats)
