International
France

Mort de Thomas: un procureur appelle au calme

Les tensions montent après la mort de Thomas, un procureur appelle au calme

Le meurtre du jeune Thomas dans un bal de campagne continue de faire des remous importants en France. Le procureur en charge de l'enquête a lancé un appel au calme. Pendant ce temps, plusieurs suspects sont poursuivis pour «meurtre en bande organisée».
27.11.2023, 08:2127.11.2023, 19:02
Plus de «International»

Une semaine après la mort du jeune Thomas lors d'un bal dans la Drôme, l'ultradroite française multiplie les réactions violentes. La tension monte à Romans-sur-Isère, conduisant le procureur de la République de Valence à lancer un appel au calme.

«Nul ne peut se faire justice en dehors de la loi»
Laurent de Caigny, procureur de la République

Laurent de Caigny a fait une brève déclaration à la presse dimanche soir en appelant à laisser les enquêteurs travailler «vu l'extrême gravité des faits» survenus le week-end dernier dans le village de Crépol.

«Ceux qui s'y opposent par la violence, illégitime, en répondront»
Laurent de Caigny, procureur de la République

Dans le quartier d'où viennent les suspects

Dimanche, une quarantaine de militants identitaires se sont rassemblés au centre de Romans avant d'être dispersés par les forces de l'ordre, selon la préfecture qui a fait état de sept interpellations: trois militants d'ultradroite et quatre jeunes du quartier de La Monnaie, dont sont issus certains des suspects liés au drame de Crépol.

Samedi soir, une centaine de militants d'ultradroite venus de différentes villes du pays avaient défilé cagoulés dans les rues de Romans dans le but d'en «découdre» avec les jeunes de La Monnaie, selon une source policière.

Un des militants d'ultradroite «indique avoir été séquestré et molesté» samedi soir, a déclaré le procureur de Valence, en précisant avoir saisi la police judiciaire sur ces faits. Des images d'un homme dénudé gisant à terre circulent sur les comptes d'ultradroite qui multiplient les appels à la vengeance sur les réseaux sociaux depuis le drame de Crépol.

24 personnes en garde à vue

Le préfet de la Drôme, Thierry Devimeux a pour sa part indiqué qu'un militant venu de Mayenne pour participer au défilé interdit a été «tabassé» par des inconnus et son véhicule «brûlé». Au total 24 personnes ont été placées en garde à vue depuis vendredi en lien avec ces deux épisodes.

A Annecy, un journaliste du site internet local de gauche radicale librinfo74 a dit vouloir porter plainte après avoir été blessé dimanche par des militants de Reconquête! pendant une manifestation qui, selon la préfecture de Haute-Savoie, a réuni 130 personnes.

«Meurtre en bande organisée»

Pendant que les identitaires défilaient à Romans samedi soir, dix suspects liés aux violences commises le 19 novembre dans le village de Crépol, étaient présentés aux juges d'instruction à Valence. Neuf ont été mis en examen pour divers motifs, dont «meurtre en bande organisée» ou «tentatives de meurtre», selon le parquet de Valence.

Six, dont deux mineurs, ont été placés en détention provisoire et trois, dont un mineur, sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur en se refusant à tout autre détail.

L'enquête n'a pas encore permis d'élucider pleinement les circonstances du drame, qui a suscité une cascade de réactions virulentes de l'extrême droite et de la droite sur le thème de l'insécurité et de l'immigration, certains accusant la «racaille» de «racisme anti-blanc».

Des personnalités politiques de gauche et de la majorité ont vivement critiqué le défilé identitaire de samedi soir, lié selon elles à la «récupération» opérée par l'extrême droite après la mort du lycéen de 16 ans. SOS Racisme a demandé au chef de l'Etat ou à la première ministre de réagir solennellement «afin de rappeler le refus du racisme en République».

Violences pour un «motif futile»

A ce stade, l'enquête dessine le scénario de violences survenues pour un «motif futile» et non d'une attaque préméditée visant les invités du bal en raison de leur appartenance à une «prétendue race, ethnie, nation ou religion déterminée», selon le procureur de Valence qui met en garde contre les «dénonciations sans preuve» et les «interprétations hâtives».

C'est apparemment une remarque liée «à une coupe de cheveux» qui a déclenché une altercation dans la salle des fêtes de Crépol, avant de dégénérer à l'extérieur alors que le bal se terminait et qu'un groupe hostile arrivait en voiture sur les lieux. Neuf des 104 témoins entendus évoquent des propos hostiles «aux blancs», selon le parquet.

«Tous les individus extérieurs à Crépol sont décrits comme portant des coups, certains des coups de couteau»
Parquet

Le groupe hostile finit par s'enfuir, laissant neuf blessés, dont quatre graves et sept autres victimes. Parmi eux, Thomas, un lycéen de 16 ans, qui décède sur la route de l'hôpital.

Elle défonce l'ex de son fils lors d'un combat de MMA
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Armes saisies chez Alain Delon: la procédure classée sans suite
Le procureur de la République de Montargis (Loiret) Jean-Cédric Gaux a annoncé avoir classé sans suite la procédure ouverte après la saisie fin février de septante-deux armes à feu au domicile d'Alain Delon, à Douchy-Montcorbon.

La procédure ouverte après la saisie fin février de septante-deux armes à feu au domicile d'Alain Delon, à Douchy-Montcorbon, a été classée sans suite ce vendredi. Cette décision intervient sans avoir eu la possibilité d'auditionner la star de 88 ans «compte tenu de sa vulnérabilité» et «après avis médical», le procureur précisant par ailleurs que «la destruction de l'ensemble des armes à feu et munitions a été ordonnée».

L’article