International
France

Rachida Dati sera jugée pour corruption

Rachida Dati sera jugée pour corruption
Rachida Dati est soupçonnée d'avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012, sans avoir réellement travaillé.Keystone

Rachida Dati sera jugée pour corruption

La ministre de la Culture française et l'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, seront jugés pour corruption et trafic d'influence. Un dossier qui promet d'avoir de lourds enjeux politiques.
22.07.2025, 16:3022.07.2025, 16:30

Des juges d'instruction parisiens ont ordonné mardi un procès contre la ministre de la Culture française Rachida Dati et l'ancien patron de Renault-Nissan, le franco-libano-brésilien Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d'influence, a appris l'AFP de source judiciaire.

Les deux mis en cause contestent les accusations dans ce dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques: Mme Dati, 59 ans, est l'une des principales figures du gouvernement du Premier ministre François Bayrou et une potentielle candidate à la mairie de Paris.

Selon une source proche du dossier, le procès pourrait toutefois se tenir après les élections municipales, prévues en mars 2026. La date précise du procès devrait être fixée lors d'une première audience prévue le 29 septembre prochain.

La ministre sera jugée pour recel d'abus de pouvoir et d'abus de confiance, corruption et trafic d'influence passifs par personne investie d'un mandat électif public au sein d'une organisation internationale, le Parlement européen.

900 000 euros

Elle est soupçonnée d'avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d'honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu'elle était avocate et député européenne (2009-2019).

Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d'honoraires avait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu.

Après avoir été initialement placée sous le statut plus favorable de témoin assistée, Mme Dati a été inculpée en juillet 2021.

Multiples recours

Mme Dati, qui a aussi été ministre de la Justice sous la présidence de la République de Nicolas Sarkozy (2007-2012), considère notamment ces faits comme prescrits et a multiplié les recours pour mettre fin aux poursuites. En vain.

«Des recours sont toujours pendants mais ne font pas obstacle à ce que les magistrats instructeurs rendent leur ordonnance de fin d'information», a souligné la source judiciaire.

Actuellement en fuite au Liban, Carlos Ghosn, 71 ans, est quant à lui visé depuis avril 2023 par un mandat d'arrêt international dans ce dossier, et sera jugé pour abus de pouvoirs par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d'influence actifs, dans un dossier où l'entreprise Renault s'est constituée partie civile.

Celui qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne a été arrêté fin 2018 au Japon où il devait être jugé pour des malversations financières présumées quand il était à la tête de Renault-Nissan. Il a trouvé refuge au Liban fin 2019 après une fuite rocambolesque. (ats)

Ceci pourrait également vous intéresser:
As-tu quelque chose à nous dire ?
As-tu une remarque pertinente ou as-tu découvert une erreur ? Tu peux volontiers nous transmettre ton message via le formulaire.
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
«Pacte de corruption» avec Kadhafi: verdict pour Sarkozy
L'ex-président français est jugé ce jeudi dans l'affaire des soupçons de financement libyen lors de sa campagne en 2007. La mort mardi d'un protagoniste-clé du dossier n'a pas entraîné de modification de programme.
Nicolas Sarkozy doit connaître jeudi la décision de la justice française dans l'affaire des soupçons de financement par Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, pour lequel l'ex-président risque une lourde peine de prison.
L’article