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Violences sexuelles: les féministes réclament une loi globale en France

Violences sexuelles: les féministes réclament une loi intégrale en France

Réforme du droit pénal en matière sexuelle - Suisse.
Pour chaque plainte déposée, les féministes demandent ainsi que «certains actes d'enquête soient obligatoirement réalisés dans un délai raisonnable» (image d'illustration).Image: Shutterstock
Des organisations féministes s'unissent pour exiger une loi complète contre les violences sexuelles, dans un contexte marqué par des affaires médiatiques retentissantes.
18.10.2024, 20:06
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Des dizaines d'organisations féministes se sont organisées vendredi en France en «coalition» pour réclamer une «loi intégrale» contre les violences sexuelles. Cette mobilisation a lieu dans le contexte du procès des viols de Mazan et les révélations sur l'abbé Pierre au fort retentissement médiatique.

Une cinquantaine d'organisations appellent dans la foulée à des rassemblements samedi devant les tribunaux à travers la France pour soutenir les victimes des violences sexuelles. Elles réclament «une loi globale» plutôt que des «mesures parcellaires et éclatées».

Parmi celles-ci, la lutte contre «l'industrie pornocriminelle» et «la culture du viol en ligne», le repérage de l'inceste lors d'«entretiens individuels annuels» avec les mineurs, des soins de psychotrauma pour les victimes remboursés à 100%.

Les associations féministes «peuvent avoir des points de vue différents, par exemple sur la question du consentement, mais elles sont d'accord sur le fait que rien ne changera sans une approche globale, mieux financée et centrée sur les victimes», explique Mailfert.

L'investissement nécessaire contre les violences, physiques, conjugales, sexuelles, est évalué par la coalition à 2,6 milliards d'euros par an, dont 332 millions dédiés en particulier aux violences sexuelles.

Derrière Gisèle Pélicot et toutes les victimes

Les rassemblements convoqués par la cinquantaine d'organisations, féministes, étudiantes, politiques, samedi devant des palais de justice vise notamment à soutenir Gisèle Pélicot, droguée aux anxiolytiques et violée par son mari et des dizaines d'inconnus recrutés sur internet à Mazan, dans le sud de la France, et plus largement toutes les victimes de violences sexuelles.

Les organisateurs veulent «montrer que la société civile est derrière Gisèle Pélicot et toutes les victimes, et demander à la justice de faire son travail», explique à l'AFP Elsa Labouret, porte-parole d'Osez le Féminisme.

Mazan a été le théâtre de viols en série organisés par un mari sur sa femme pendant dix ans. Cinquante et un hommes recrutés sur internet par le mari – principal accusé dans un procès hors normes – sont jugés depuis le 2 septembre, pour la plupart accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot.

Un autre scandale au fort retentissement médiatique a éclaté en France au sujet de l'abbé Pierre, décédé en 2007. Figure iconique, il est visé depuis juillet par des accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000, avec début septembre une nouvelle salve de témoignages sur des faits gravissimes pouvant pour certains s'apparenter à des viols ou concernant des mineures.

«L'impunité des agresseurs est forte»

Procès des violeurs de Mazan, révélations sur l'abbé Pierre: «chaque jour qui passe nous montre à quel point la culture du viol imprègne notre société et à quel point l'impunité des agresseurs est forte», écrit Osez le Féminisme.

Alors que les plaintes ont «explosé (+164% entre 2018 et 2022), le nombre de condamnations reste extrêmement faible et 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021», écrivent les membres de la coalition.

«Face à une institution (judiciaire) en manque cruel de moyens et marquée par les préjugés sexistes, nous avons besoin d'un changement profond de la manière dont les viols et violences sexuelles sont jugés en France.»
Les membres de la coalition

Pour chaque plainte déposée, les féministes demandent ainsi que «certains actes d'enquête soient obligatoirement réalisés dans un délai raisonnable».

«Il y a beaucoup de classements sans suite par manque de preuve, parce qu'on ne mène pas l'enquête. On ne recherche pas les preuves, le suspect n'est pas systématiquement convoqué, on n'interroge pas son entourage, on ne vérifie pas s'il y a dans son ordinateur des images inquiétantes.»
Laura Slimani, directrice projets à la Fondation des Femmes.

C'est en examinant l'ordinateur de Dominique Pélicot, arrêté alors qu'il filmait sous les jupes de clientes de supermarché, que les enquêteurs ont découvert les centaines de vidéos et photos documentant les viols qu'il orchestrait sur sa femme.

«Beaucoup de viols ne sont plus jugés devant les jurés populaires des assises, mais par des juges professionnels des Cours criminelles départementales. Les crimes "les plus graves" continuent d'être jugés en assises. C'est donc que le viol n'est pas grave?», s'interroge Mailfert. (chl/ats)

Une retraitée révèle s'être fait violer par des aides à domicile
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