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Olivier Faure: le boss du PS français réélu à la tête du parti

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Olivier Faure reste le patron du Parti socialiste français.Keystone

L'indéboulonnable boss du PS français réélu à la tête du parti

Le premier secrétaire du Parti socialiste français restera Olivier Faure. Il a vaincu son adversaire pour la réélection au poste. Le nombre d'adhérents du parti est toutefois le plus faible jamais enregistré.
06.06.2025, 08:1906.06.2025, 08:19
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Le Parti socialiste a affirmé, vendredi matin, qu'Olivier Faure avait remporté 50,9% des suffrages exprimés contre 49,1% pour son concurrent le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. A 56 ans, ce fervent partisan de l'union de la gauche est donc «réélu» au poste de premier secrétaire.

Bien que les résultats de certaines fédérations soient encore attendus, ils ne pourront plus inverser le résultat du scrutin, a fait savoir le parti. Les résultats définitifs seront ratifiés lors du congrès prévu à Nancy (Meurthe-et-Moselle) du 13 au 15 juin.

«Toutes mes félicitations à Olivier Faure, à ses soutiens», a réagi sur X Nicolas Mayer-Rossignol, en remerciant les quelque 12 000 militants, »près de la moitié" des votants, souligne-t-il, l'ayant choisi. «Merci aux militantes et militants qui me renouvellent leur confiance», a pour sa part écrit sur X Olivier Faure, après sa victoire serrée.

«Dès demain, nous poursuivrons le travail commencé en 2018 pour amplifier la dynamique, avec un parti socialiste ancré au coeur de la gauche
Olivier Faure

Patron indéboulonnable

Longtemps accusé d'avoir voulu effacer le Parti socialiste, dont il conserve la tête, Olivier Faure est passé en sept ans de la figure de discret apparatchik au patron indéboulonnable, potentiel présidentiable, mais plus que jamais honni par une partie des pontes du parti.

Ce flegmatique, indissociable de sa cigarette électronique, appelle à une candidature commune de la gauche non mélenchoniste en 2027, de Glucksmann à Ruffin, mais balaye toute ambition personnelle.

«Si je suis la solution, je ne me déroberai pas. Si un autre présente de meilleures garanties de victoire, alors je me rangerai derrière lui»
Olivier Faure

L'homme au phrasé rapide, quitte parfois à sacrifier quelques syllabes, avance quand même ses pions: en mai, il se prête au jeu de l'autobiographie, dévoilant, dans «Je reviens te chercher», son histoire de «Français de sang mêlé», né en 1968 à La Tronche (Isère) d'une mère infirmière vietnamienne et d'un père d'extrême droite, fonctionnaire du Trésor public.

«Je ne suis pas né avec l'idée d'un destin. Je n'ai jamais imaginé un plan de carrière qui m'aurait conduit à diriger le Parti socialiste», raconte celui qui a adhéré au PS à 16 ans et travaillé aux côtés de Martine Aubry, François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

Ce père de quatre enfants, que tous s'accordent à décrire comme un fin tacticien, se targue d'avoir remis le parti «au coeur de la gauche», après avoir pris, en 2018, la tête d'un PS moribond après la fin du quinquennat Hollande. Il raconte souvent avoir été marqué par cette période où les socialistes étaient «expulsés des manifestations» et traités de «sociaux-traitres».

Mue réformiste

Dès lors, l'objectif de ce juriste de formation sera de défendre le rassemblement de la gauche, notamment face aux «éléphants du PS», et au premier d'entre eux, l'ex-président François Hollande, qui a peu goûté «l'inventaire» de son quinquennat lancé par celui qui a été son directeur adjoint au sein du parti de 2000 à 2007.

Quant à Anne Hidalgo, elle rend Olivier Faure en partie responsable de son échec historique à la présidentielle de 2022 (1,7%), l'accusant d'avoir manqué d'entrain à la soutenir. «A force de me taper dessus, les éléphants ont fini par ne plus me faire mal», répond l'intéressé.

En 2022, il devient l'un des artisans de l'alliance Nupes avec La France insoumise, accusé par une partie du PS d'avoir vendu son âme au «diable» Mélenchon. Il rompt avec le mouvement après de nombreux désaccords, notamment sur l'attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre 2023, contre Israël.

Aux européennes, face au refus des Ecologistes de faire liste commune, il confirme le leader de Place publique Raphaël Glucksmann pour mener la liste socialiste, comme en 2019. Ce dernier arrive en tête de la gauche.

Un résultat qui permet, dans la précipitation de la dissolution, la création du Nouveau Front populaire, un rééquilibrage vers le PS au détriment de LFI. Olivier Faure propose alors à ses partenaires de gauche sa candidature comme Premier ministre. Ils refusent.

Après avoir appuyé la censure du gouvernement Barnier fin 2024, il fait ensuite opérer à son parti une mue réformiste, acceptant de discuter avec le nouveau locataire de Matignon, François Bayrou, et refusant de le censurer sur le budget, malgré la pression de ses alliés.

Coalition anti-Faure

Au PS, il attise aussi les rancoeurs: une coalition «anti-Faure» formée autour de Nicolas Mayer-Rossignol, lui reproche le «flou» de sa relation avec LFI, le faible nombre d'adhérents -40 000, le plus bas jamais enregistré- , un manque de considération pour les grands élus.

Même le patron des députés Boris Vallaud, pourtant sur sa ligne stratégique, a pris le risque de l'affronter au congrès, déplorant un manque de travail interne. Avant de le rallier au second tour. Olivier Faure reste imperturbable. «Il est calme et serein dans la tempête, il encaisse», souligne la députée Dieynaba Diop.

«Une force tranquille», abonde son bras droit Pierre Jouvet. Il met en avant un premier secrétaire qui a doublé le nombre de députés socialistes depuis 2017 et triplé celui des eurodéputés depuis 2019.

(ats/acu)

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