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Un réseau de proxénétisme dirigé de la Colombie est démantelé en France

Un réseau de proxénétisme dirigé de la Colombie est démantelé en France

Une cinquantaine de femmes exploitée et 30 millions par an de bénéfice. Voici ce que la police française a réussi à dévoiler.
03.12.2022, 09:5403.12.2022, 11:14
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Douze personnes, sept hommes et cinq femmes, ont été arrêtées simultanément en Colombie, en Espagne et en France en début de semaine.
Douze personnes, sept hommes et cinq femmes, ont été arrêtées simultanément en Colombie, en Espagne et en France en début de semaine.Image: Shutterstock

La police judiciaire française a démantelé cette semaine un réseau de proxénétisme, dirigé de Colombie, avec l'Espagne en base arrière, qui exploitait une cinquantaine de femmes en France et empochait jusqu'à 30 millions d'euros par an.

«Cette affaire est historique, il s'agit d'un cas d'école, tant du point de vue du fonctionnement et de la dimension du réseau que de la qualité de la coopération internationale», résume pour l'Agence France-presse (AFP) la commissaire Elvire Arrighi, cheffe de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocrteh), qui a piloté le dossier.

Douze personnes, sept hommes et cinq femmes, ont été arrêtées simultanément en Colombie, en Espagne et en France en début de semaine.

Deux hommes et une femme ont été mis en examen et incarcérés vendredi à Paris, après avoir été interpellés mardi dans le Haut-Rhin, dans l'est de la France.

Ils ont notamment été mis en examen pour proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains en bande organisée, blanchiment aggravé et association de malfaiteurs.

Couple incarcéré en Colombie

Le réseau, dont l'organisation était pyramidale, était aux mains d'un couple installé en Colombie - une Vénézuélienne et un Colombien - qui faisait miroiter aux victimes recrutées un avenir meilleur en Europe et récoltait les gains. Le couple a été incarcéré en Colombie.

L'information judiciaire, confiée depuis septembre 2021 à la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a été ouverte après des faits constatés initialement dans les régions de Bordeaux (sud-ouest), Nancy (est) et Melun (près de Paris), selon une source judiciaire.

En septembre 2020, deux jeunes Colombiennes viennent raconter à la police judiciaire (PJ) de Bordeaux qu'elles sont exploitées sexuellement. Rapidement, les enquêteurs bordelais comprennent que le réseau s'étend à l'international.

«L'Ocrteh est alors saisi, en partenariat avec la Colombie et l'Espagne», et bénéficie des fonds d'Europol, l'agence européenne de police, explique Elvire Arrighi.

Deux ans d'enquête

Au bout de deux ans d'enquête, une cinquantaine de victimes sont identifiées, âgées de 20 à 40 ans, «principalement des Colombiennes et des Vénézuéliennes, mais aussi du Pérou et du Paraguay», selon la commissaire.

Exploitées de manière «absolument industrielle», elles étaient «complètement isolées» car elles ne «parlaient pas français et étaient déplacées en permanence, ne restant jamais plus d'une semaine dans la même ville», ajoute Arrighi.

«Les nombreuses annonces, publiées sur Internet où les services sexuels des femmes étaient offerts, provenaient d'Espagne»
Un communiqué de la police espagnole

Au moment des interpellations, les «appartements prostitutionnels» se situaient à Saint-Louis (Haut-Rhin), La Rochelle, La Roche-sur-Yon, Mérignac (Gironde), Roubaix (Nord), Plaisir (Yvelines), Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), Annemasse (Haute-Savoie) et Dunkerque (Nord). «D'est en ouest, du nord au sud, cela changeait tout le temps», insiste la commissaire.

«Call centers»

Le rythme de leurs prestations sexuelles pouvait atteindre une dizaine de passes par jour.

«Les nombreuses annonces, publiées sur Internet où les services sexuels des femmes étaient offerts, provenaient d'Espagne», selon un communiqué de la police espagnole. Les clients, pensant discuter directement avec les prostituées, joignaient en fait l'un des trois «call centers» installés en Espagne - à Malaga et Madrid - et en France où les standardistes fixaient les rendez-vous.

Les jeunes femmes n'avaient aucune maîtrise de leur emploi du temps et devaient rendre compte à l'organisation après chaque prestation. Des «petites mains» s'occupaient de la logistique «au plus près des victimes» pour qu'elles «se dédient entièrement aux passes».

Leurs gains, partagés à parts égales avec les chefs du réseau, servaient d'abord à rembourser les frais avancés pour le voyage vers l'Europe puis soutenir leur famille au pays. «Elles étaient sous emprise, car elles n'auraient jamais gagné de telles sommes, jusqu'à 250 euros par jour, en restant chez elles», relève la cheffe de l'Ocrteh.

Têtes du réseau

Des collecteurs étaient chargés en France de transférer l'argent liquide en Espagne où il était blanchi, avant d'être viré en Colombie où les deux têtes du réseau menaient la grande vie.

Le réseau aurait empoché au moins cinq millions d'euros par an, mais c'est «une fourchette basse» selon la cheffe de l'Ocrteh, les enquêteurs pensant que les bénéfices pouvaient atteindre «20 à 30 millions d'euros».

Les quatre hommes et deux femmes arrêtés en Espagne font l'objet d'un mandat d'arrêt européen et seront remis à la France prochainement. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire par un juge espagnol, a précisé la source judiciaire.

Trois des quatre personnes - deux hommes et deux femmes - arrêtées en France, dans le département du Haut-Rhin (nord-est), doivent être présentées au juge d'instruction dans la journée en vue d'une éventuelle mise en examen, a-t-elle ajouté. (myrt/ats)

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source: instagram netflix
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