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France: L'«introduction massive» de la grippe avaire inquiète

Common crane fly over a cornfield, near Arjuzanx, south-western France on October 30, 2025. The recent detection of highly pathogenic avian influenza (HPAI) in common cranes in Germany and then in Fra ...
La détection de la grippe aviaire chez des grues cendrées, en Allemagne puis en France, fait craindre une «introduction massive (...) probablement en cours» de la maladie.Image: AFP

Ils alertent sur une «introduction massive» de la grippe avaire en France

La grippe aviaire fait son grand retour en France et en Allemagne. On s'inquiète de perdre la main et on pointe l'irresponsabilité de l'Etat français.
31.10.2025, 11:5731.10.2025, 12:03

Du Nord-Est au Sud-Ouest français, l'influenza aviaire fait des ravages chez les grues cendrées en pleine période de migration, ravivant les inquiétudes des éleveurs de canards et volailles qui espèrent néanmoins éviter une nouvelle épizootie grâce à la vaccination.

Michel Larrère, président de la FDSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) des Landes, qui élève 25 000 poulets à quelques dizaines de kilomètres de la réserve d'Arjuzanx où ont été retrouvées une centaine de grues mortes ces derniers jours, explique:

«On est inquiets car on a vécu des choses terribles et on ne veut pas les revivre. En 2020, j'ai passé six mois sans produire, c'est dur à vivre.»

De 2015 à 2017, puis de 2020 à 2023, son département, principal producteur français de canards gras et réputé pour ses volailles, a beaucoup souffert de la grippe aviaire.

Dans l'ensemble du pays, des dizaines de millions d'oiseaux d'élevage ont été abattus ces dernières années pour enrayer la progression de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui a coûté des milliards d'euros.

Grippe aviaire: abattages massifs en Allemagne

Relativement épargnée depuis le lancement, en octobre 2023, de la vaccination des canards, espèce amplificatrice du virus, la France est repassée en «risque élevé» la semaine dernière, plus tôt que les années précédentes. Depuis, les élevages sont confinés, en raison des risques de contamination par des animaux sauvages malades.

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Cette photo montre une grue cendrée morte infectée par la grippe aviaire dans un champ de maïs, près d'Arjuzanx, dans le sud-ouest de la France, le 30 octobre 2025.Image: AFP

Après de premières morts de grues cendrées en Allemagne, où la propagation de la maladie dans des élevages a entraîné l'abattage d'un demi-million d'oiseaux, des milliers d'autres ont été recensées en France sur leur parcours de migration des zones de reproduction vers les zones d'hivernage.

En Champagne-Ardennes, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a comptabilisé «au minimum» environ 6500 grues cendrées mortes.

Le lac du Der-Chantecoq, en Champagne, est particulièrement touché car «des centaines de milliers» de grues cendrées y observent une «halte» chaque année, précise Alexandre Portmann, directeur du Centre de sauvegarde de la faune lorraine (CSFL), qui n'a «jamais vu une mortalité pareille».

Dans les Landes, «le phénomène ne s'était pas produit sur les dernières années», indique la préfecture. La plateforme d'épidémiosurveillance évoque, elle, un risque d'«introduction massive» du virus en France «par l'intermédiaire des migrations de grues cendrées».

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Des milliers de grues cendrées ont été retrouvées mortes, infectées par la grippe aviaire.Image: AFP

Le gouvernement français montré du doigt

La contamination aux élevages peut se faire «par les fientes, les plumes ou les rongeurs qui vont circuler», explique Julien Mora, qui élève entre 2500 et 4000 canards dans les Landes. Egalement porte-parole du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), il ajoute:

«On y sera exposés de plus en plus fréquemment avec l'augmentation des flux industriels et des migrations»

Défenseur d'un modèle autarcique en plein air, il précise que «les animaux développent une meilleure immunité que ceux claustrés toute leur vie» et le risque de diffusion y est plus faible.

Selon lui, la vaccination permet «d'éviter des flambées historiques» en «limitant la propagation de proche en proche».

Comme les autres syndicats, il regrette donc que l'Etat ne participe plus qu'à hauteur de 40%, contre 70% la saison dernière, à la vaccination - estimée à 100 millions d'euros par an. Il évalue le coût par animal entre 80 centimes et 2 euros:

«Il y a un risque que les éleveurs arrêtent de vacciner»

Les filières canards «ont joué le jeu» de la vaccination jusqu'ici malgré la baisse du soutien de l'Etat, assure Yann Nédélec, directeur de l'interprofession des volailles de chair Anvol qui gère aussi les canards à rôtir, mais estime que des «cas isolés» pourraient «passer outre à l'avenir» sans «un accompagnement un peu plus important».

La FDSEA des Landes avait d'ailleurs menacé d'une «grève vaccinale» avant l'été pour protester contre cette baisse de la participation de l'Etat, mais «ne l'a pas mise à exécution, car on sait très bien le risque que l'on court», précise Michel Larrère. Il conclut:

«On connaît ces périodes à risques à partir d'octobre-novembre, quand on voit passer les palombes et les grues. On a trois mois compliqués à passer»

(afp/ysc)

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