Pourquoi l'enterrement de Brigitte Bardot suscite la polémique
Quel hommage pour Brigitte Bardot? L'entourage de la star est attendu à Saint-Tropez lundi pour organiser des obsèques à son image dans ce petit port méditerranéen où elle menait une vie simple, loin des projecteurs et des controverses.
Des voix s'élèvent déjà pour demander à la présidence française un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday. Encore faut-il qu'elle l'ait souhaité.
Si Eric Ciotti, patron de l'UDR, allié du RN, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, le patron du PS Olivier Faure a pour sa part a rejeté cette hypothèse:
Ce qui est certain, c'est qu'elle voulait reposer à La Madrague, la propriété qu'elle avait acquise à la fin des années 50, devenue aussi mythique que sa propriétaire. C'est dans cette «maison de pêcheurs laissée dans son jus» comme elle l'a qualifiée elle-même, qu'elle est décédée dimanche matin à 91 ans aux côtés de son mari Bernard d'Ormale.
«Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez où une foule de connards risquerait d'abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents», disait-elle au quotidien Le Monde en 2018.
Mais ce souhait ne sera finalement pas respecté puisque c'est au cimetière marin de Saint-Tropez, face à la Méditerranée et où reposent déjà ses parents, que la star sera inhumée. C'est la mairie locale qui a communiqué l'information, en précisant en fin de journée, lundi, que cette cérémonie aura lieu le 7 janvier.
«Des cars et des cars de touristes»
L'équipe de la Fondation Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux, la grande cause de sa vie pour laquelle elle a quitté le cinéma juste avant ses 40 ans, est en route pour le Var où une réunion est prévue avec les autorités locales, selon une source. Mais un enterrement au cimetière n'est pas du goût de certains habitants.
«Si elle est enterrée au cimetière, on va encore avoir des cars et des cars de touristes», tempête une Tropézienne qui ne souhaite pas donner son nom. Et d'ajouter:
Autour du port, drapé dans sa torpeur hivernale, le calme domine. Seuls quelques habitants, attablés aux cafés au soleil, se racontent discrètement des souvenirs avec l'actrice.
L'accès à La Madrague est toujours barré par les gendarmes et sur une simple barrière quelques bouquets ou peluches ont été déposés. Dans les kiosques, le quotidien local Var-Matin titre «Et Dieu rappela la femme», référence au film tourné ici qui a propulsé Brigitte Bardot sous les projecteurs en 1956, Et Dieu... créa la femme. Au total, elle laisse derrière elle une cinquantaine de films.
Et son visage mutin en noir et blanc s'affiche sur les Unes du monde entier, la presse qualifiant tour à tour l'actrice et chanteuse de «diva rebelle», «pasionaria de la cause animale» ou «militante controversée». (jzs/afp)
