Le chef de l'armée française crée la polémique
Plusieurs politiciens français ont dénoncé les propos du chef d'état-major des Armées français, le général Fabien Mandon. Ce dernier a estimé, lors du Congrès des maires de France, que le pays devait «accepter de perdre ses enfants».
«On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou (...). Ce qu'il nous manque, et c'est là où vous avez un rôle majeur, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est», a dit lors d'un discours devant les maires le plus haut gradé français, le général Mandon.
«Il faut en parler dans vos communes», a-t-il conclu.
«Désaccord total»
Des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues. «Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d'Etat-major des armées. Ce n'est pas à lui d'aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne», a réagi sur X Jean-Luc Mélenchon.
Le leader de LFI a également reproché au chef d'état-major des Armées français de «prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n'a pas été demandé».
«Un chef d'état-major des Armées ne devrait pas dire ça», a réagi le groupe parlementaire de LFI dans un communiqué.
«Ces déclarations interviennent après d'autres prises de position expliquant que la France devait se tenir prête à un possible affrontement avec la Russie d'ici quatre ou cinq ans. En répétant publiquement ces scénarios de guerre et en les dramatisant jusqu'à évoquer la perte d'enfants, le CEMA outrepasse son rôle. De tels propos ne relèvent en aucun cas de sa fonction», ajoutent les députés de gauche radicale.
Même constat pour le patron du Parti communiste français, Fabien Roussel, au positionnement proche de celui des Insoumis sur le dossier russo-ukrainien.
Tonalité similaire à l'autre bout du champ politique, où le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a estimé sur LCI que le général Fabien Mandon n'avait pas «la légitimité» pour tenir ces propos et a dénoncé «une faute» de sa part.
«Ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c'est encore plus énorme», a-t-il ajouté. (ats)
