Le mouvement «Don't pay UK» (littéralement: ne pas payer, Royaume-Uni) est issu de l'exaspération de nombreux citoyens britanniques face à l'emballement des charges liées au gaz et à l'électricité, effet collatéral de la guerre en Ukraine. Outre-Manche, les tarifs ont augmenté de 50% ces derniers mois, une situation intenable pour les personnes vivant proche ou au-dessous du seuil de pauvreté.
Les ménages sont confrontés à une double angoisse: celle d'un black-out en hiver en raison de stocks d'énergie insuffisants, et celle d'une explosion des coûts, nous informe le site de France Info. Autre épée de Damoclès, le 1er octobre, date choisie par le gouvernement britannique pour relever le plafond tarifaire à hauteur de 80%, détaille France Info. Les prévisions font état d'une facture annuelle de 4 000 euros pour un foyer de 2 à 3 personnes. Soit le double du montant actuel dans certains cas, note le site de euronews.
Si l'on rajoute encore le fait que, comme nous l'apprenait le Nouvel Obs en août, le montant des impayés dans le secteur énergétique a triplé en un an en Grande-Bretagne, et pèse 1,3 milliard de livres (environ 1,5 milliard d’euros), cela donne une situation....plus qu'électrique.
Il s'agit d'un groupe de citoyens qui ont joint leur force pour lancer le site internet dontpay.uk. La plateforme vise à rassembler un seuil d'au moins un million de citoyens qui s'engageraient à ne pas payer leur facture d'électricité en même temps. Samedi 3 septembre, le site comptabilisait un total de 141 485 adhérents.
Le compte Twitter du mouvement compte quant à lui 114 000 fidèles. Désormais, #dontpayuk est devenu un hashtag trending sur le réseau social, et a essaimé des revendications régionales.
Les membres du mouvement souhaitent une réduction de la facture d'énergie, à un niveau acceptable pour tous, apprend-on sur la plateforme ad hoc. Si leurs revendications sont ignorées, les initiateurs demanderont aux citoyens de faire acte de désobéissance civile, en refusant de s'acquitter de l'accablante dîme. «Nous annulerons nos débits directs depuis le 1er octobre 2022», avertissent-ils. Le site prévoit enfin une mise en action du plan de façon automatique si un million de citoyens adhère à l'idée.
It's a simple idea: We demand the govt scrap the energy price rises and deliver affordable energy for all. We will build a million pledges and by Oct 1st if the govt and energy companies fail to act we will cancel our direct debits. Read more here: https://t.co/NPF8VQXcHD pic.twitter.com/E4gPenIXiL
— Don't Pay. (@dontpayuk) June 18, 2022
Les audacieux qui refuseront d'honorer leur ardoise domestique s'exposent cependant à des risques, notamment des dettes ou des poursuites, explique The Guardian dans ses colonnes.
Selon le média Ouest-France, le gouvernement britannique a tenté de compenser la hausse des tarifs par des réductions.
Mais le geste n'est pas convaincant, d'après le groupe «Don't pay UK. »
La Grande-Bretagne n'est certes pas la seule à être noyée sous l'indomptable crue tarifaire qui s'est abattue sur le secteur de l'énergie. Si, comme le note le Financial Times, le pays n'importe pas directement une grande quantité de gaz russe, il est devenu de plus en plus dépendant du marché européen, qui lui, en importe de façon significative.
De plus, une majorité de citoyens britanniques se chauffent au gaz.
En conséquence, le pays est plus à même de prêter le flanc aux variations des prix sur le marché de l'énergie.