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Guerre contre l'Ukraine

«Volodymyr, peux-tu frapper Moscou?»: coup de pression de Trump

«Volodymyr, peux-tu frapper Moscou?»: le coup de pression de Trump

Le président américain veut forcer Vladimir Poutine à revenir à la table des négociations. Pour cela, Donald Trump semble encourager l'Ukraine à adopter une posture plus offensive. Info ou intox, ça a fait de l'effet au Kremlin.
16.07.2025, 05:3116.07.2025, 05:31
Renzo Ruf
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Trump aurait encouragé son homologue ukrainien à viser de grandes villes russes. «Volodymyr, peux-tu frapper Moscou? Peux-tu aussi frapper Saint-Pétersbourg?», aurait-il demandé à son homologue ukrainien lors d’un échange téléphonique le 4 juillet, rapporte le Financial Times. Ce dernier aurait répondu: «Bien sûr! Nous le pouvons, si tu nous donnes les armes.»

Ces propos sont rapportés par deux sources anonymes citées par le journal britannique. Trump faisait allusion, selon elles, à des objectifs militaires situés sur le territoire russe. Il aurait voulu, par cette pression, contraindre le maître du Kremlin – avec qui il aurait eu un entretien téléphonique houleux la veille – à reprendre les négociations. Vladimir Poutine devait, selon Trump, ressentir personnellement les conséquences de sa stratégie visant à faire traîner la guerre en Ukraine.

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Ce discours trouve un écho dans une interview diffusée mardi par la BBC. «Je suis déçu par Poutine», y déclare Donald Trump. «Je n'en ai pas fini avec lui, mais sa tactique me surprend.»

Retour en arrière ou pression bien placée?

Cependant, Trump a pris ses distances mardi avec ses déclarations précédentes. A la question d’un journaliste lui demandant si Zelensky devait prendre pour cible la capitale russe, il a répondu: «Non.» La Maison-Blanche avait auparavant démenti les informations du Financial Times, et précisé que le président américain avait seulement «posé une question» au président ukrainien.

Un responsable occidental cité par le Financial Times suggère néanmoins que les propos de Donald Trump reflètent un désir croissant parmi les Occidentaux de «porter la guerre aux Moscovites» pour contraindre le Kremlin à négocier. Info ou intox, cette dynamique semble produire des résultats. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a affirmé mardi que celles-ci étaient «très sérieuses» et nécessitaient une analyse approfondie.

Quelles armes pour l'Ukraine?

Le président américain semble s’être donc rapproché, cette semaine, de son objectif de faire pression sur Moscou. Lundi, aux côtés du secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, Trump a annoncé que les alliés européens allaient fournir à l’Ukraine des armes modernes. Ces équipements proviendraient des stocks américains, mais leur financement serait pris en charge par certains Etats membres de l’Alliance, ont précisé les deux hommes. Washington n’aurait donc aucun coût supplémentaire à supporter, a insisté Trump. Un argument important pour sa base électorale.

Quels systèmes d’armement seront livrés concrètement à l’Ukraine reste pour l’heure indécis. En tête de liste des demandes de Zelensky figurent depuis longtemps les missiles de croisière Tomahawk, capables d’atteindre des cibles à 1600 kilomètres. Jusqu’à présent, Washington s’est toujours refusé à livrer ces armes, notamment par crainte qu’elles soient utilisées contre des cibles en territoire russe.

Trump a laissé entendre, mardi, que cette interdiction restait en vigueur. Interrogé à ce sujet à la Maison-Blanche, il a nié que les Etats-Unis étudient actuellement la livraison de missiles longue portée à l’Ukraine. Il pourrait toutefois s’agir d’une confusion terminologique: dans le langage militaire, les missiles dits «longue portée» peuvent franchir plusieurs milliers de kilomètres, alors que ce que réclame Kiev correspond à des missiles de croisière ou de portée intermédiaire. (avec jah)

Adapté de l'allemand par Tanja Maeder

L'Ukraine attaque une ville russe située à 1300 km de ses frontières
Video: watson
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