International
Guerre contre l'Ukraine

Propagande russe: l'Europe sanctionne le Suisse Jacques Baud

L'Europe sanctionne un ex-espion suisse accusé de bosser pour Poutine

L’Union européenne a sanctionné douze personnes accusées de participer à des campagnes russes de déstabilisation, dont un ancien agent du renseignement suisse.
15.12.2025, 17:1215.12.2025, 20:11

L'Union européenne (UE) a sanctionné lundi douze personnes accusées d'être impliquées dans des campagnes russes de déstabilisation. Parmi elles, figure l'ancien agent du Service de renseignement de la Confédération (SRC) Jacques Baud.

Cet ancien colonel de l'armée suisse, âgé de 70 ans, est notamment accusé de se faire «le porte-parole de la propagande pro-russe» et d'avancer des théories du complot, peut-on lire dans une décision du Conseil de l'UE après une décision des ministres des affaires étrangères à Bruxelles. Il aurait par exemple accusé Kiev d'avoir orchestré sa propre invasion afin de pouvoir rejoindre l'OTAN.

L’UE sanctionne un ex-agent du renseignement suisse.
Un ancien colonel suisse visé par des sanctions européennes.Image: getty

Parmi les autres personnes sanctionnées, figure l'homme d'affaires franco-russe Xavier Moreau, mais aussi un ancien shérif adjoint de Floride John Dougan. Ce dernier, qui a fui en Russie en 2016, est accusé d'avoir participé depuis Moscou à des opérations d'information numérique favorables au Kremlin. L'homme de 49 ans gère notamment le réseau de faux sites d'information CopyCop et soutient les activités du groupe de propagande Storm-1516.

Selon l'UE, les faux sites imitent ceux de véritables entreprises médiatiques et diffusent des histoires inventées ainsi que des contenus deepfake générés par l'IA. Il existerait en outre des indices selon lesquels Dougan aurait des liens avec les services secrets militaires russes (GRU) et recevrait des instructions pour influencer les élections, discréditer des personnalités politiques et manipuler le discours public dans les pays occidentaux.

Une unité sanctionnée

L'UE a par ailleurs sanctionné lundi le 142e bataillon russe de guerre électronique, basé dans la région de Kaliningrad. Celui-ci pourrait, selon Bruxelles, être impliqué dans le brouillage des signaux GPS qui a récemment empêché des avions civils d'atterrir, notamment dans les pays baltes.

D'autres personnes concernées par les sanctions sont des responsables et des soutiens du club de discussion politique Waldai, initié par le Kremlin. Les décisions de sanction prévoient le gel des avoirs des personnes concernées dans l'UE, l'interdiction de faire des affaires avec elles et des interdictions d'entrée dans l'UE.

Interrogé par Keystone-ATS, le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) précise que la Suisse ne reprend pas automatiquement les nouvelles personnes et entités ajoutées à la liste noire de l’Union européenne. Si la Confédération s’est ralliée, fin février 2022, aux sanctions européennes liées à l’offensive russe contre l’Ukraine, elle n’a en revanche pas adhéré au régime de sanctions adopté par l’UE en octobre 2024 concernant les «menaces hybrides», qui visent notamment les activités de déstabilisation.

Parallèlement, Bruxelles a également validé de nouvelles sanctions contre des acteurs soutenant l’effort de guerre russe, en particulier ceux liés à la «flotte fantôme» permettant à Moscou de maintenir ses exportations de pétrole. (jah/ats)

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