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Guerre contre l'Ukraine

Face à Trump, les Ukrainiens se rallient à Zelensky

Face à Trump, les Ukrainiens se rallient à Zelensky

Le président ukrainien ne jouit plus de la même popularité qu’au début de la guerre. Mais face au revirement de Washington, perçu comme une trahison, de nombreux Ukrainiens estiment que Zelensky est la seule personne capable de résister aux pressions de Donald Trump.
25.02.2025, 16:5925.02.2025, 16:59
Kurt Pelda / ch media
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La décision de Volodymyr Zelensky de rejeter la première version de l’accord sur les matières premières proposé par Washington a déclenché une violente diatribe de Donald Trump. Bien que le rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie menace l’existence même de l’Ukraine, les réactions officielles de Kiev sont restées relativement mesurées. Le président ukrainien a toutefois été clair: son pays ne se laissera pas intimider, et aucun accord de paix ne pourra être conclu sans la participation de l’Ukraine.

Zelensky est bien conscient de la gravité de la situation. Interrogé à ce sujet, il a reconnu ne pas savoir si son pays pourrait survivre sans l’aide américaine. Mais le dossier des matières premières reste ouvert, et de nouvelles discussions entre Ukrainiens et Américains semblent être en cours.

Cote de popularité en hausse

Donald Trump n'est pas un allié de l’Ukraine, ce n'est pas chose nouvelle. Mais son inversion des faits – affirmant que l’Ukraine serait responsable de la guerre et que Zelensky agirait en dictateur – en a choqué plus d’un. En déclarant que le président ukrainien ne bénéficierait que de 4% d’opinions favorables, Donald Trump s’est lui-même discrédité. La fermeté de Volodymyr Zelensky face aux pressions américaines a d’ailleurs renforcé son image: sa cote de popularité, qui était de 52% en décembre, est désormais montée à 57%.

La plupart des Ukrainiens ont accepté l’idée qu’ils ne pourront pas reconquérir la Crimée et les territoires occupés. Mais la perspective d’un régime fantoche imposé par Moscou reste inacceptable pour la majorité de la population. Ils ne veulent pas que leur pays devienne un nouvel Etat satellite, comme la Biélorussie. En outre, les élections réclamées par Donald Trump violeraient la Constitution ukrainienne, qui interdit toute tenue de scrutin en période de guerre.

Ce que beaucoup d’Européens ne saisissent pas, c’est que les Ukrainiens ne craignent pas la Russie autant qu’eux. Ils connaissent leur ennemi, ses forces, ses faiblesses et ses stratégies. Ils regardent les chaînes de télévision russes et y voient la haine de leur pays et les idées exterminatrices diffusées en prime time.

«Pourquoi l’Europe a-t-elle si peur?», s’interroge Aliona, une habitante de Kiev.

«La vie continue, même après la conférence de Munich. L’Ukraine se défend, c’est notre seule chance de survie»
Aliona

Elle précise qu’elle confectionne désormais des filets de camouflage pour l’armée.

«Continuez à aider nos soldats. A la fin, nous gagnerons ou nous mourrons»

L’avancée russe ralentit

Dans les périodes de crise, les populations se rassemblent autour de leur leader, même si elles lui reprochent en temps normal de ne pas lutter assez contre la corruption, par exemple, ou d’interférer dans les décisions militaires.

Selon les sondages, une seule personne pourrait battre Volodymyr Zelensky lors d’une élection: Valeri Zaloujny, l’ancien chef des forces armées, évincé il y a un an. Mais il est actuellement ambassadeur d’Ukraine à Londres et ne manifeste aucun intérêt pour une carrière politique. Quant aux figures de l’opposition, comme l’ex-président Petro Porochenko ou l’ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, elles sont largement derrière dans les intentions de vote.

Certains Ukrainiens ne perçoivent pas le rapprochement entre Moscou et Washington comme une menace absolue. Denis, un officier d’état-major dans le Donbass, y voit même un signe de faiblesse du Kremlin. «Si son armée était vraiment aussi puissante, Vladimir Poutine n’aurait jamais accepté d’ouvrir des négociations», relève-t-il. Une analyse plausible: en novembre, l’armée russe progressait en moyenne de 24 kilomètres carrés par jour, alors qu’en février, ce chiffre est tombé à huit.

L’avancée russe semble particulièrement stagnante autour de la ville de Pokrovsk, où se déroule actuellement la plus grande bataille du front. Les Ukrainiens auraient pris l’ascendant dans la guerre des drones, ce qui leur permet de frapper les lignes de ravitaillement ennemies loin derrière la ligne de front. La logistique russe est aussi affectée par un manque criant de véhicules. Tout ce qui roule étant systématiquement ciblé par des frappes aériennes, les soldats russes utilisent désormais des ânes et des chevaux pour transporter leur matériel sur le front.

Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
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