Pas un jour ne passe sans que la Russie n'attaque l'Ukraine. Depuis plus d'un an, les agresseurs attaquent leur pays voisin avec des drones, des chars, des avions de combat et l'infanterie. Des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes sont déjà mortes dans cette guerre, dont de nombreux civils et de nombreux enfants. Des centaines de milliers d'autres ont été traumatisés et contraints à la fuite.
La guerre laisse des traces dans tout le pays. Les dégâts de guerre sont visibles presque partout, mais surtout dans l'est et le sud du pays. La destruction d'infrastructures entières est si extrême que les travaux de reconstruction prendront des décennies. Les photos parlent d'elles-mêmes.
Bakhmout, qui a fait l'objet de combats particulièrement durs, est aujourd'hui en grande partie une ville fantôme complètement détruite. Des photos aériennes de la ville montrent que des rues entières sont en ruines, à cause des bombardements. Il ne reste que les carcasses des maisons. Environ 40% de la zone urbaine serait actuellement détruite.
Il semble difficile d'imaginer qu'en 2020, environ 73 000 personnes vivaient encore à Bakhmout. La plupart d'entre elles ont fui - ou sont mortes lors d'attaques. Il ne resterait plus que quelques centaines de personnes.
Le journal ukrainien Kyiv independent a rapporté en avril que les forces russes et ukrainiennes utilisaient désormais les maisons comme pièges pour l'ennemi.
En mai, des mercenaires russes de Wagner avaient pris la ville après des mois de combats, puis l'armée régulière russe avait renforcé ses positions. Actuellement, l'armée ukrainienne tenterait d'encercler la ville pour la reconquérir, bien qu'elle n'ait plus qu'une importance symbolique pour la Russie.
Kramatorsk, à l'est de l'Ukraine, est également régulièrement la cible d'attaques dévastatrices.
La dernière fois, fin juin 2023, une grave attaque contre une pizzeria a fait treize morts, dont l'auteure ukrainienne Victoria Amelina, selon l'association d'écrivains PEN. Les débris donnent une idée de la force de frappe mortelle des missiles.
Une école de Kramatorsk a été attaquée en juillet 2022. Les gens ne peuvent pas toujours se réfugier à temps dans des bunkers. Les secouristes cherchaient alors désespérément des survivants.
Auparavant, la gare de Kramatorsk était devenue tristement célèbre. C'est là que l'armée russe a attaqué en avril 2022, en utilisant probablement des bombes à fragmentation proscrites au niveau international.
Au moins 50 personnes, dont cinq enfants, sont mortes. Les habitants devaient en principe être évacués de la région. Moins d'un an plus tard, un immeuble d'habitation a été touché. Mi-juin 2023, les forces d'intervention y cherchaient des survivants dans les décombres avec un tracteur.
Kherson, dans le sud de l'Ukraine, est un autre exemple tragique de cette guerre qui apporte destruction et souffrance à l'Ukraine. Les troupes russes avaient pris la ville depuis la Crimée peu après le début de la guerre en 2022, les forces ukrainiennes l'ont reprise en novembre.
Mais ensuite, des soldats russes présumés ont détruit le barrage de Kakhovka dans la région du même nom. Les masses d'eau ont également inondé Kherson, submergeant de nombreuses maisons. Une fois de plus, les personnes qui avaient osé revenir après la reconquête ont pris la fuite, laissant parfois leurs maisons complètement sous l'eau.
Aujourd'hui encore, la ville et toute la région luttent contre les eaux, alors que les tirs de la Russie se poursuivent. Fin juin, l'administration militaire régionale a signalé des tirs russes sur des bâtiments résidentiels, un centre médical et une école dans la ville de Kherson. Entre-temps, les inondations ont également atteint des institutions culturelles comme la «Maison de la culture» dans la localité voisine de Nova Kakhovka.
La ville de Kherson comptait autrefois près de 300 000 habitants. Aujourd'hui, ils ne seraient plus que 40 000 environ. Les infrastructures de transport souffrent également de la guerre: lorsque les Russes se sont retirés fin 2022, ils ont laissé l'aéroport complètement détruit.
La localité de Boutcha près de Kiev était déjà devenue au printemps 2022 le symbole des atrocités commises par l'armée russe. Les soldats russes ont attaqué la banlieue de Kiev afin d'atteindre la capitale ukrainienne. L'armée ukrainienne a stoppé l'avancée des Russes, qui ont dû se replier.
L'opinion publique mondiale a ensuite découvert les conséquences d'un massacre: des centaines de civils morts gisaient dans des fosses communes et des dizaines d'autres étaient abattus et abandonnés sans soin dans les rues. Des habitants comme Vitalii Zhivotovsky, alors âgé de 50 ans, ont trouvé leurs maisons complètement détruites.
La rue Voksalnaya, qui mène à la gare, a été particulièrement touchée. Les vitres ont volé en éclats, les murs ont été détruits et le trottoir est devenu impraticable.
Aujourd'hui, Boutcha représente une trace d'espoir dans la guerre. Au printemps 2023, la ville a reçu de l'argent pour la reconstruction, malgré la poursuite des combats. Des ouvriers et des bénévoles sont arrivés, ont déblayé les décombres et ont construit une rue presque entièrement neuve. En avril 2023, des ouvriers étaient encore en train de découper une clôture.
Entre-temps, des maisons nouvellement construites se dressent dans la Vokzalnaya, le trottoir est terminé et même des fleurs ont été plantées.
Les habitants de l'Ukraine espèrent que la Banque mondiale, entre autres, leur donnera une chance de se reconstruire rapidement. Selon le premier ministre Denys Shmyhal, celle-ci soutient l'Ukraine à hauteur de 1,5 milliard de dollars américains.
Le Fonds monétaire international (FMI) met en outre à disposition une tranche d'un programme de crédit de plusieurs milliards de dollars à hauteur de 890 millions de dollars, a rapporté l'agence de presse Reuters fin juin. L'Union européenne (UE) et les Etats-Unis devraient également continuer à verser des fonds à l'Ukraine afin que les villes et les infrastructures puissent être reconstruites.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)