Kiev a salué jeudi la réponse «rapide» de l'Union européenne afin de sanctionner Téhéran pour l'utilisation de ses drones par l'armée russe. Moscou a dénoncé quant à elle «la pression» mise sur l'Iran par Washington et Bruxelles.
Zelensky a affirmé mercredi que son armée avait détruit 233 de ces drones en un mois.
Les Etats membres de l'UE se sont mis d'accord jeudi sur des sanctions visant notamment la compagnie iranienne Shahed Aviation Industries, liée aux puissants Gardiens de la Révolution, et trois responsables militaires, dont le général Mohammed Hossein Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes. Dans la foulée, Londres a pris les mêmes sanctions.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a qualifié de «conclusions infondées» et «d'hypothèses farfelues que le Royaume-Uni et la France tentent de construire» les accusations selon lesquelles la Russie utiliserait des drones iraniens pour son offensive en Ukraine.
«Nous pouvons confirmer que des soldats russes basés en Crimée ont piloté des drones iraniens, les utilisant pour mener des frappes en Ukraine, y compris sur Kiev ces jours derniers», a déclaré pour sa part le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby:
L'Iran a démenti les informations selon lesquelles la République islamique prévoyait d'envoyer des missiles à la Russie pour servir dans sa guerre contre l'Ukraine. Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a réagi jeudi, jugeant «sans fondement» ces allégations:
Après plusieurs frappes russes ces derniers jours qui ont fortement endommagé les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, notamment avec l'utilisation de drones, l'Ukraine a limité jeudi la consommation en électricité de sa population et ses entreprises, notamment à Kiev, à l'approche de l'hiver.
Dans plusieurs autres régions, les autorités locales ont également appelé les habitants à réduire drastiquement leur consommation en électricité, alors que la Russie a détruit 30% des centrales électriques ukrainiennes en une semaine, selon les chiffres fournis par le président Volodymyr Zelensky mardi.
Des restrictions ont été notamment prises dans les régions de Lviv et Tchernivtsi par les compagnies de distribution d'électricité, sans qu'elles ne s'appliquent toutefois «aux infrastructures essentielles de la région».
Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une intervention devant le Conseil de l'Union européenne, a estimé jeudi que la Russie transformait le réseau électrique de son pays en «champ de bataille» dans des attaques qui provoquent «une nouvelle vague de migration d'Ukrainiens vers les pays de l'UE».
Par ailleurs, l'armée ukrainienne s'est dite jeudi inquiète de la «menace croissante» d'une nouvelle offensive russe depuis le Bélarus, son voisin au nord, dont le territoire a servi de base arrière aux forces russes pour leur invasion de l'Ukraine fin février.
Les services de renseignement bélarusses (KGB) dénoncent de leur côté «une augmentation des activités de renseignement depuis le territoire ukrainien, des tentatives quotidiennes de violer l'espace aérien du Bélarus».
Dans le sud de l'Ukraine, l'administration russe de la région de Kherson a assuré que les évacuations de civils avaient débuté, avec jeudi 15 000 personnes déjà évacuées de ce territoire annexé par Moscou. Elle prévoit d'en déplacer «50 000 à 60 000» en quelques jours sur l'autre rive du Dniepr.
La ville de Kherson, occupée depuis le printemps, va être évacuée face à l'avancée des troupes ukrainiennes, a dit le chef des autorités municipales prorusses Vladimir Saldo, promettant que les soldats russes allaient résister «jusqu'à la mort». Le général Sergueï Sourovikine, récemment nommé chef des opérations russes en Ukraine, avait reconnu mardi que la situation y était «très difficile».
Mais pour le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiy Danilov, on assiste plutôt à «la préparation de la déportation massive de la population ukrainienne» vers la Russie «afin de modifier la composition ethnique des territoires occupés».
Le président russe Vladimir Poutine a visité jeudi un terrain d'entraînement pour soldats mobilisés dans la région de Riazan, au sud-est de Moscou, selon des images diffusées à la télévision russe.
C'est la première fois depuis l'annonce de la mobilisation partielle de centaines de milliers de réservistes le 21 septembre dernier que le dirigeant russe observait sur le terrain des exercices d'entraînement de ces civils appelés à appuyer l'offensive russe en Ukraine. (ats/jch)