La centrale nucléaire de Zaporijjia, en zone occupée dans le sud de l'Ukraine, a été «déconnectée» jeudi du réseau ukrainien, selon Kiev. Le même jour, Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret ordonnant d'augmenter de 10% (+ 137 000 soldats) le nombre des militaires que compte l'armée, en pleine offensive contre l'Ukraine et sur fond de tensions croissantes avec les pays occidentaux.
Au centre de toutes les inquiétudes en raison de bombardements dont s'accusent mutuellement Russes et Ukrainiens, la centrale de Zaporijjia s'est trouvée «totalement déconnectée» du réseau après des dommages sur les lignes électriques causés par des incendies, a annoncé la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom.
Elle a précisé que les installations nucléaires restaient alimentées par la centrale thermique voisine.
Zelensky a estimé que «la réaction de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) devrait être beaucoup plus rapide qu'elle ne l'est». L'AIEA a dit avoir été «informée par l'Ukraine» de cette perte de connexion. «Mais (la centrale) est actuellement en marche», a-t-elle souligné, confirmant qu'elle «reste connectée» à partir de «la centrale thermique voisine qui peut fournir de l'électricité de secours».
La diplomatie américaine a prévenu jeudi que toute tentative russe de détourner l'énergie nucléaire de l'Ukraine serait «inacceptable»:
De son côté, le président américain Joe Biden s'est entretenu avec son homologue ukrainien pour lui renouveler son soutien à l'occasion de la fête nationale ukrainienne du 24 août. «C'est un anniversaire doux-amer, mais j'ai dit clairement que les Etats-Unis continueraient à soutenir l'Ukraine et son peuple dans leur lutte pour leur souveraineté», a écrit Biden dans un tweet.
L'Ukraine a dénoncé jeudi le bombardement russe d'une gare qui a provoqué la veille selon elle la mort d'au moins 25 civils. Moscou a affirmé de son côté avoir visé un train militaire et tué plus de 200 soldats.
Perpétrée le jour de la fête nationale ukrainienne, qui coïncidait avec le sixième mois de l'offensive déclenchée par la Russie le 24 février contre l'Ukraine, cette frappe sur la gare de Tchapliné, dans la région de Dnipropetrovsk (centre), a été dénoncée par le président Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU:
Après le Britannique Boris Johnson la veille, il a reçu jeudi à Kiev le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio.
Le bilan exact du bombardement restait à confirmer jeudi. Oleg Nikolenko, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a fait état sur Twitter de «25 civils tués à la suite d'un tir de missile» sur la gare, dénonçant le «terrorisme de Moscou».
Le parquet général ukrainien a de son côté indiqué que «10 civils avaient été tués, dont deux enfants de six et 11 ans, et 10 autres blessés, dont deux enfants» à la gare de Tchapliné et dans ses environs, laissant ouverte la possibilité que les autres victimes ne soient pas des civils.
La Russie affirme quant à elle avoir frappé «un train militaire» en partance pour «les zones de combat» de l'est de l'Ukraine, l'objectif stratégique prioritaire de Moscou. Un missile Iskander «a directement touché un train militaire dans la gare de Tchapliné (...), éliminant plus de 200 militaires de la réserve des forces armées ukrainiennes» ainsi que des équipements, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Selon l'état-major de l'armée ukrainienne, celle-ci «a repoussé une attaque près de Dolyna et de Dmytrivka», dans la région de Donetsk (est).
Depuis le retrait des troupes russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des affrontements s'est concentré dans l'est, où elles ont progressé très lentement avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les Ukrainiens disent mener une contre-offensive, également très lente.
La Russie continue cependant de frapper régulièrement d'autres régions avec des missiles de longue portée, même si la capitale et ses environs sont rarement touchés. (ats/jch)