L'organisation terroriste Hezbollah utiliserait une stratégie pour laquelle l'armée israélienne n'aurait jusqu'à présent pas trouvé de solution. Selon le journal israélien Haaretz, les terroristes tireraient un nombre inhabituel de missiles antichars depuis le sud du Liban sur des maisons d'habitation dans le nord d'Israël. Le journal suggère que l'armée israélienne a de grandes difficultés à intercepter ces tirs.
Selon l'article, les terroristes tireraient directement sur les habitations civiles avec des armes qui ont été développées pour combattre des véhicules blindés. Si leur portée est relativement faible, elles peuvent en revanche être dirigées avec une grande précision vers leur cible par le tireur. Le Hezbollah, soutenu par le régime islamique iranien, utiliserait les roquettes comme des «armes de sniper», selon Haaretz, qui cite le responsable de la sécurité pour la région israélienne de la Haute Galilée, Dotan Rochman. Mais pourquoi l'armée israélienne ne parvient-elle pas à intercepter ces armes?
Selon Rochman, c'est principalement dû au fait que le système de défense antimissile d'Israël, appelé le Dôme de fer, est surtout conçu pour combattre des tirs d'artillerie ainsi que des missiles à haute altitude comme ceux de la bande de Gaza. Mais les missiles antichars ont une trajectoire plate – et le Dôme de fer est quasiment impuissant contre eux. Selon Rochman, ces armes de précision permettent au Hezbollah de maintenir la pression sans pour autant risquer le début d'une guerre avec Israël.
Yehoshua Kalisky, de l'Institut israélien des études de sécurité nationale, confirme au journal que le Hezbollah utilise les roquettes de manière ciblée contre des cibles civiles. L'expert détaille:
A cela s'ajoute le fait que Israël n'aurait actuellement guère la possibilité de donner ne serait-ce que cinq secondes de délai d'avertissement aux habitants des localités situées à la frontière avec le Liban.
Certaines localités dans le nord d'Israël près de la frontière libanaise comme Metula, Manara ou Avivim ont été évacuées il y a des semaines. Les personnes qui y vivaient ont indiqué au journal que des centaines de maisons auraient déjà été touchées par des projectiles en provenance du Liban ou endommagées par les ondes de choc de l'artillerie israélienne. Les habitants évacués disent qu'ils ont peur et ne peuvent pas retourner chez eux.
Depuis le début de la guerre de Gaza le 7 octobre, la région frontalière israélo-libanaise est le théâtre d'affrontements quasi quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas. Ces combats ont déjà fait des morts des deux côtés. Tant au Sud-Liban qu'en Israël, de nombreuses personnes ont dû fuir leurs maisons pour échapper aux combats.
Pour la sécurité de ses citoyens, Israël exige que l'organisation terroriste Hezbollah se retire de la frontière et a menacé d'utiliser des moyens militaires à cette fin si les efforts diplomatiques n'aboutissaient pas. Ces dernières semaines, l'armée israélienne (Tsahal) avait déjà annoncé à plusieurs reprises avoir attaqué des cibles du Hezbollah au Liban. Elle aurait également tué un commandant de haut rang de l'organisation terroriste lors d'une attaque.
Pour l'instant, Tsahal n'a pas réagi à l'article de Haaretz. Interrogée à ce sujet, elle aurait fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer. Les critiques contre l'armée israélienne se sont multipliées depuis le 7 octobre: on lui reproche de ne pas avoir réagi à temps et de manière appropriée à l'attaque de l'organisation terroriste Hamas et d'autres groupes extrémistes contre Israël – et ce, bien que Tsahal soit considérée comme l'une des meilleures forces armées du monde.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci