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Ils volent des têtes humaines et on n'est pas dans celle de Poutine

Ils volent des têtes humaines et on n'est pas dans celle de Poutine

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Image: Shutterstock
Cette semaine, des individus ont volé des têtes humaines. Dans un camion. À Denver, Etats-Unis. Toujours cette semaine, le monde entier a voulu entrer dans celle du bourreau de l'Ukraine. Coïncidence? Oui. (Désolé.)
11.03.2022, 19:1512.03.2022, 12:04
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Depuis quelques jours, le monde entier semble disposé à payer cher pour se glisser quelques minutes «dans la tête de Poutine» (faites donc un tour sur Google). Analyser sa psychologie, apprivoiser sa folie potentielle, déjouer sa stratégie, cerner le personnage, les raisons sont multiples. A grands coups d'expertises de psychologues, sociologues, politologues et d'autres en -ogues, les médias ont tenté de dresser pendant une semaine le portrait fantasmé (et depuis l'intérieur du crâne si possible) de celui qui met l'Ukraine à feu et à sang. Echec monumental: Poutine est toujours aussi imprévisible.

«Dans la tête» de l'autre

C'est tout de même passionnant ce besoin que l'on a de fouiller régulièrement le citron d'autrui. Celui de Vladimir Poutine, mais aussi de son amant un peu torturé, d'un sportif qui échoue dans les derniers mètres, de son bébé qui refuse de dormir, de son collègue mutique. La RTS en a même créé une émission, «Dans la tête de», qui ambitionne d'analyser «les comportements humains parfois incompréhensibles ou même répréhensibles, mais pourtant existants».

Netflix poursuit un objectif similaire en charriant chaque semaine sur sa bande-passante de nouveaux kilos de documentaires au plus près des ciboulots. De «L'arnaqueur de Tinder» à Kanye West, on voudrait tout comprendre.

Si la quête est souvent en dessous des attentes, on continue malgré tout de percer les tempes de l'humanité pour y glisser un morceau de curiosité malsaine. Mais rien d'autre, car, très vite, le rejet est cinglant.

«J'aimerais vraiment pas être dans ta tête»

Il est sans doute là, le coeur de l'expérience: alimenter un étrange désir qui consiste à se glisser dans la tête de ceux dont on n'envie que très peu l'existence. Jouer à se faire peur, dans un petit jeu d'empathie dénué du moindre risque.

Hasard du calendrier, et loin de ces bavardages philosophiques de comptoir, des individus ont volé des têtes humaines. Elles voyageaient dans un camion, à Denver (US), confortablement installées dans leurs petites boîtes bleues et blanches estampillées «Exempt Human Specimen». Elles étaient destinées à la recherche médicale. (La recherche, aussi, veut tout comprendre.)

Et nous voilà tous, soudain, épris d'une furieuse envie commune: se glisser dans la tête de ces voleurs.

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Video: watson
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