Les forces de sécurité iraniennes ont ouvert le feu mercredi 26 octobre, selon une ONG, sur des manifestants rassemblés dans la ville d'origine de Mahsa Amini. Des milliers de personnes y avaient assisté à une cérémonie d'hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours.
La justice iranienne a annoncé avoir inculpé plus de 300 personnes, portant à plus de mille le nombre officiel des inculpations liées à ces manifestations.
Hengaw, un groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran, basé en Norvège, a annoncé sur Twitter:
Défiant un dispositif de sécurité renforcé, criant «Femme, vie, liberté» ou «Mort au dictateur», une foule d'hommes et de femmes s'était réunie autour de la tombe de la jeune femme dans le cimetière Aichi de la ville de Saghez, dans la province du Kurdistan (ouest). Dès mardi soir, les autorités avaient renforcé leur dispositif sur place, déployant des forces sur une des places centrales. Les accès à la ville auraient également été bloqués.
L'agence de presse Isna a indiqué qu'Internet avait été coupé «pour des raisons de sécurité» à la suite des tensions et affrontements dispersés après la cérémonie.
Selon des militants des droits humains, les forces de sécurité avaient mis en garde les parents de la jeune femme contre l'organisation d'une cérémonie d'hommage, allant jusqu'à menacer «la vie de leur fils». Environ 2000 fidèles ont néanmoins commencé tôt à rejoindre le cimetière, en voiture et à moto, à pied à travers champs et le long des routes, ou même traversant une rivière.
Le gouverneneur de la région a cependant déclaré:
De nouvelles manifestations étaient en cours ailleurs en Iran, notamment dans des universités à Téhéran, Mashhad (nord-est) et Ahvaz (sud-ouest). Mercredi 26 octobre, l'Iran a annoncé des sanctions contre des personnes, institutions et médias dans l'Union européenne, en riposte aux mesures punitives imposées par Bruxelles contre des dirigeants iraniens et contre la police des moeurs en raison de la répression. (ats)