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Ça chauffe à l'Onu entre Israël et l'Iran

Israel?s U.N. Ambassador Gilad Erdan addresses the United Nations Security Council chamber during an emergency meeting at U.N. headquarters, Sunday, April 14, 2024. (AP Photo/Yuki Iwamura)
L'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan était remonté.Keystone

Ça chauffe à l'Onu entre Israël et l'Iran

Israël et l'Iran se sont mutuellement accusés dimanche à l'Onu d'être la principale menace pour la paix au Moyen-Orient. Ils appellent chacun le Conseil de sécurité à imposer des sanctions contre leur ennemi juré.
15.04.2024, 06:4215.04.2024, 06:55
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«Le masque est tombé. L'Iran, premier soutien mondial du terrorisme, a exposé son vrai visage de déstabilisateur de la région et du monde», a lancé dimanche l'ambassadeur israélien à l'Onu Gilad Erdan lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, convoquée à son initiative après l'attaque sans précédent de Téhéran contre Israël.

«Le masque est tombé, il faut enfiler les gants»
Gilad Erdan

Il a appelé le Conseil de sécurité à «agir» et lui a demandé de désigner comme «organisation terroriste» les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et d'«imposer toutes les sanctions possibles contre l'Iran avant qu'il ne soit trop tard».

Il a en particulier fait référence au mécanisme du «snapback» qui permet aux membres de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et dont les Etats-Unis sont sortis en 2018, de réimposer les sanctions internationales contre Téhéran, alors levées en échange de l'engagement iranien à ne pas mener d'activités nucléaires à des fins militaires.

Un essaim de 300 drones

Selon l'armée israélienne, l'Iran a envoyé dans la nuit de samedi à dimanche «un essaim de 300 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière». Une attaque que les Israéliens affirment avoir largement déjouée, notamment avec l'aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France.

«L'attaque sans précédent de l'Iran a été contrée par une défense sans précédent», s'est félicité le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.

Seuls quelques missiles balistiques «sont entrés et ont touché légèrement» une base militaire, qui reste en activité, a affirmé l'amiral Hagari, faisant état de plusieurs blessés légers ainsi qu'une fillette de 7 ans placée en soins intensifs. L'agence iranienne Irna a signalé de «sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev», dans le sud d'Israël.

Les Etats-Unis vont «examiner des mesures»

«Nous avons une responsabilité collective en tant que membres du Conseil de sécurité d'assurer que l'Iran respecte les résolutions du Conseil et cesse ses violations de la Charte» de l'Onu, a souligné de son côté à New York l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood.

«Dans les prochains jours, en consultations avec d'autres Etats membres, les Etats-Unis vont examiner des mesures additionnelles pour que l'Iran soit tenu responsable, ici aux Nations unies»
Robert Wood

L'Iran a justifié son attaque baptisée «Promesse honnête» en réponse à la frappe le 1er avril contre son consulat à Damas. Israël n'a ni confirmé ni démenti cette frappe qui a coûté la vie à sept membres des Gardiens de la révolution.

«Droit à l'autodéfense» pour les Iraniens

«Le Conseil de sécurité a failli à son devoir» en ne condamnant pas la frappe du 1er avril, a affirmé l'ambassadeur iranien à l'Onu Amir Saeid Iravani. Et «dans ces conditions, la République islamique d'Iran n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense», a-t-il ajouté, assurant que Téhéran ne voulait pas d'escalade mais répondrait à «toute menace ou agression».

Iran's U.N. Ambassador, Amir Saeid Iravani, addresses the United Nations Security Council chamber during an emergency meeting at U.N. headquarters, Sunday, April 14, 2024. (AP Photo/Yuki Iwamura) ...
L'ambassadeur iranien à l'ONU Amir Saeid Iravani.Keystone

Il s'en est également vivement pris à Israël. «Il est temps pour le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités et de faire face à la véritable menace pour la paix et la sécurité internationales», a-t-il lancé.

«Le Conseil doit prendre des mesures punitives d'urgence pour forcer ce régime à arrêter le génocide contre la population de Gaza»
Amir Saeid Iravani

L'attaque de l'Iran contre Israël est intervenue plus de six mois après le début de l'offensive menée par Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas palestinien, soutenu par l'Iran, qui a encore accru les tensions entre les deux pays ennemis.

Israël est depuis la révolution iranienne de 1979 l'ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction. Mais jusqu'à présent, Téhéran s'était gardé d'attaquer frontalement Israël et les deux pays avaient l'habitude de s'affronter par tiers interposés, comme le Hezbollah libanais.

Eviter une nouvelle escalade

La plupart des membres du Conseil ont appelé dimanche à la «retenue» pour éviter une nouvelle escalade dans la région. «Ni la région ni le monde ne peuvent se permettre plus de guerre», a lancé de son côté le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres.

«Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les populations de la région font face à un vrai danger de conflit généralisé dévastateur. C'est le moment du désamorçage et de la désescalade», a-t-il insisté. «C'est le moment de montrer une retenue maximale».

«Il est vital d'éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur de multiples fronts au Moyen-Orient», a-t-il ajouté, condamnant à la fois l'attaque iranienne contre Israël et la frappe contre le consulat iranien à Damas. (sda/ats/afp)

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