Six autres passagers du bateau pour Gaza, dont Rima Hassan, arrêtés par la Marine israélienne, ont été expulsés jeudi après-midi d'Israël, a annoncé le ministère israélien des Affaires étrangères. «Au revoir, et n'oubliez pas de prendre un selfie avant de partir», a écrit ce dernier dans un bref message en anglais sur son compte X, accompagné de plusieurs photos de passagers à bord d'un avion. Il n'a pas publié les identités des cinq autres.
L'eurodéputée franco-palestinienne est arrivée jeudi soir à l'aéroport de Roissy, après un vol mouvementé du fait d'une «situation conflictuelle suite à un mouvement de voyageurs hostiles», a indiqué une source, expliquant qu'elle avait dû être évacuée de l'avion par la Police aux frontières.
Rima Hassan ne s'est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l'attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement «Free Palestine». D'autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau israélien, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.
L'eurodéputée a posté sur son compte X une photo d'elle avec son keffieh palestinien noir et blanc, faisant le signe de la victoire, accompagnée du message «A tout de suite place de la République». Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dans la soirée sur cette place emblématique de Paris, dont certaines assises sur la statue où sont taguées des inscriptions «Free Rima et Free Palestine».
Pour rappel, douze passagers du voilier Madleen, pour la plupart des militants pro-palestiniens partis d'Italie le 1er juin pour rejoindre la bande de Gaza et «briser le blocus israélien» imposé au territoire palestinien, ont été arrêtés lundi matin à environ 185 kilomètres de la côte de Gaza, puis placé dans un centre de rétention en Israël.
Quatre d'entre eux – la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol – ont regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d'être expulsés par Israël.
Selon l'ONG israélienne Adalah, qui représente des passagers du bateau, outre la franco-palestinienne Rima Hassan, un autre passager est originaire de France, et les quatre autres sont d'Allemagne, de Turquie, des Pays-Bas et du Brésil.
L'ONG avait indiqué plus tôt dans la journée que les six passagers avaient été transférés à l'aéroport Ben Gourion en vue de leur expulsion, après «plus de 72 heures de rétention en Israël à la suite de l'interception illégale (du voilier) Madleen dans les eaux internationales».
Les deux derniers passagers, français, sont maintenus en détention à la prison Givon de Ramle, près de l'aéroport Ben Gourion, dans l'attente de leur expulsion vendredi, a indiqué de son côté l'ONG.
Une source diplomatique européenne a indiqué que le consul de France à Tel-Aviv avait pu revoir Rima Hassan, ainsi que les trois autres ressortissants français qui rentreront en France d'ici vendredi soir.
«Pendant leur détention, les volontaires ont été soumis à des mauvais traitements, à des mesures punitives et à des traitements agressifs, et deux d'entre eux ont été maintenus à l'isolement pendant un certain temps», a affirmé l'ONG.
Les 12 passagers à bord du bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus du territoire palestinien, ont été interdits de séjour en Israël pendant 100 ans, selon l'ONG.
Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s'était approché de Gaza en dépit des mises en garde d'Israël contre toute tentative de «briser le blocus maritime» imposé au territoire, «dont l'objectif principal est d'empêcher le transfert d'armes au Hamas», considéré comme un organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment. (ag/ats)