L'information n'est pas un secret: l'armée israélienne est dotée d'une unité canine, fondée en 1974 non loin de Tel-Aviv. Son nom? Oketz, qui signifie «la piqûre» en hébreu.
«Les traumatismes et les blessures infligées par ces chiens sont dénoncés depuis longtemps par des associations de défense des droits humains», rappelle Le Temps. Parmi les exemples cités? Un garçon de trois ans attaqué chez lui, à Naplouse, et ayant dû recevoir 42 points de suture. Quelques mois plus tard, un jeune trisomique de 24 ans est décédé de ses blessures à Gaza. Les soldats israéliens ont empêché sa mère et sa sœur de lui venir en aide. Finalement, selon les témoignages d'anciens prisonniers, les canidés sont également utilisés pour «violenter et humilier» les détenus, notamment en leur urinant dessus.
Jeudi 12 juin, une enquête réalisée par l'Arab Reporters for Investigative Journalism et The Guardian a permis d'apporter un éclairage sur le parcours de ces animaux, des malinois et des bergers allemands majoritairement, décrits comme des «armes canines brutales», selon le journal britannique.
Selon les chiffres avancés par un chercheur américain en début d'année, 99% des chiens de travail militaires d'Oketz proviennent d'Europe. Il est cependant difficile d'analyser leurs déplacements à l'international. En cause? La réglementation européenne ne considère pas ces animaux comme des armes ni comme des biens à double usage, c'est-à-dire pouvant notamment avoir une utilisation militaire.
S'il existe bel et bien des registres sur le nombre de chiens exportés annuellement en Israël, il n'y a toutefois pas de distinction entre les races. De plus, il n'est pas indiqué quelle sera leur fonction une fois arrivés à destination.
Les Pays-Bas font figure de rares exceptions en Europe, en raison de leur «longue tradition d’élevage et de dressage canin», poursuit Le Temps. De nombreux services de sécurité s'y procurent leurs chiens policiers. A l'époque, le pays était le principal fournisseur de l'armée israélienne. Entre 2023 et 2025, 100 certificats vétérinaires ont été délivrés à des chiens en partance pour l'Etat hébreu ayant une formation militaire ou policière.
Outre les Pays-Bas, l'Allemagne est aussi pointée du doigt, en particulier l'entreprise Diensthunde.eu. Cette dernière a confirmé avoir envoyé des malinois belges vers l'Etat hébreu entre 2020 et 2024. Et d'assurer qu'ils étaient «uniquement destinés à la détection d'explosifs et de stupéfiants».
De son côté, l'armée israélienne affirme:
L'organisation Euro Med Human Rights Monitor, basée à Genève, déclare cependant avoir recensé 146 cas de chiens militaires utilisés contre des civils depuis 2023. (ag)