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Le gouvernement libanais veut désarmer le Hezbollah

A woman holds photos of top Hezbollah commander Fouad Shukur, left, who was killed in an Israeli airstrike, Hezbollah's former leader Hassan Nasrallah, right, and his cousin and successor, Hashem ...
Keystone

Le gouvernement libanais veut désarmer le Hezbollah

Il s'agit d'une décision sans précédent dans l'histoire récente du pays, encore impensable avant la guerre avec Israël: les autorités libanaises veulent désarmer le Hezbollah. La milice chiite, affaiblie, dénonce un «diktat».
05.08.2025, 22:3605.08.2025, 22:36
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Le gouvernement libanais a chargé mardi l'armée de préparer un plan pour désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, une mesure sans précédent depuis la fin de la guerre civile.

Cette décision, encore impensable avant la guerre avec Israël ayant fortement affaibli le mouvement pro-iranien à l'automne dernier, a été prise lors d'une réunion du Conseil des ministres, à l'heure où l'influence du Hezbollah sur la scène politique libanaise, qu'il dominait, a nettement reculé.

Elle s'inscrit dans le cadre de l'application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël. L'accord prévoit que seuls six organismes militaires et sécuritaires sont autorisés à porter les armes.

Le désarmement du Hezbollah constitue une question épineuse au Liban. La formation chiite est la seule à avoir conservé son arsenal après la guerre civile (1975-1990) au nom de la «résistance» contre Israël, qui a occupé le sud du pays jusqu'en 2000.

Plan d'action

Le premier ministre Nawaf Salam a déclaré que «l'armée libanaise a été mandatée pour élaborer un plan d'action afin que, d'ici la fin de l'année, les armes soient exclusivement détenues» par l'armée et cinq autres services de sécurité, tel que stipulé «dans la déclaration encadrant le cessez-le-feu» ayant mis à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Il a précisé que ce plan serait soumis au Conseil des ministres d'ici le 31 août pour être examiné et adopté.

Le ministre de l'Information, Paul Morcos a déclaré que les ministres Tamara Zein, proche du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah, et Rakan Nasreddine, proche du Hezbollah, avaient quitté la séance pour marquer leur opposition à la décision du gouvernement.

Le Conseil des ministres a également décidé, selon M. Salam, de «poursuivre jeudi l'examen du document présenté par la partie américaine», en référence à la proposition transmise par l'émissaire américain Tom Barrack, qui propose un calendrier de désarmement du Hezbollah.

«Diktat»

Lors d'un discours télévisé diffusé parallèlement à la réunion du gouvernement, le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que sa formation n'accepterait «aucun calendrier censé être appliqué sous le feu de l'agression israélienne».

«Veut-on ouvrir une discussion, ou simplement que nous remettions nos armes sans débat?», s'est-il interrogé, estimant «inacceptable que le Liban s'engage à abandonner progressivement sa force tandis que tous les leviers de puissance restent entre les mains de l'ennemi israélien».

M. Qassem a dénoncé un «diktat» américain destiné à «priver le Hezbollah et le Liban tout entier de leur force».

M. Barrack avait appelé le gouvernement libanais fin juillet à traduire en actes «immédiatement» ses engagements à garantir à l'État «le monopole des armes».

Un responsable libanais impliqué dans les discussions a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que «le Hezbollah ne remettra pas ses armes sans contrepartie, ce que les Américains savent pertinemment». (ats)

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