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Mali

Washington et Londres se retirent un peu plus du Mali

FILE - This video grab shows Malian security personnel detaining a man after Mali's army said a military training camp in the capital Bamako has been attacked early Tuesday, Sept. 17 2024. (AP Ph ...
La situation se tend de plus en plus autour de Bamak (ici, en septembre 2024).Keystone

Les Occidentaux appellent leurs ressortissants à quitter le Mali

En raison de «risques sécuritaires» au Mali, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé l'évacuation de leur personnel «non essentiel» et de leurs familles. De nombreux appels à quitter le pays pour les ressortissants occidentaux ont déjà eu lieu.
31.10.2025, 18:2931.10.2025, 18:29

Washington et Londres ont décidé de retirer leur personnel «non essentiel» du Mali. Cette décision a été prise alors que la capitale Bamako subit un blocus jihadiste sur les importations de carburant, rendant la situation volatile.

Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, s'attaque au Mali aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, par où transite la majorité des biens qu'importe le Mali. Alors que le blocus se fait ressentir depuis deux semaines dans la capitale, l'économie du pays sahélien enclavé tourne au ralenti.

Le département d'Etat américain a «ordonné aux employés non essentiels et à leurs familles de quitter le Mali en raison des risques sécuritaires», indique depuis jeudi le site internet de conseil aux voyageurs américains. Cette décision a été suivie par le gouvernement du Royaume-Uni. Mardi, l'ambassade des États-Unis avait déjà exhorté ses ressortissants à «quitter immédiatement» le pays par des vols commerciaux.

Situation sécuritaire «imprévisible»

Elle soulignait que «la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et universités à travers le pays» et «le conflit persistant entre le gouvernement malien et des éléments terroristes près de la capitale Bamako aggravent la nature imprévisible de la situation sécuritaire». La décision américaine a été suivie cette semaine par d'autres pays comme l'Italie, l'Allemagne, le Canada ou encore l'Espagne, qui ont également invité leurs ressortissants à quitter le pays.

Une source diplomatique à Bamako évoque vendredi une «situation volatile», sans vouloir être «alarmiste». «L'avancée jihadiste inquiète. Ils contrôlent plusieurs localités du Sud et la capitale se fragilise», poursuit cette source.

«Ces décisions révèlent une dégradation critique et rapide de la sécurité, même aux alentours de Bamako, jusqu'alors relativement épargnée»
Bakary Sambe, think tank Timbuktu Institute, Dakar, Sénégal

Selon le JNIM, le blocus est une mesure de représailles à l'interdiction par les autorités maliennes de vendre du carburant hors stations-service en milieu rural, où le carburant est généralement transporté et vendu dans des jerricanes. La mesure avait pour but d'assécher les moyens d'approvisionnement des jihadistes, d'après les autorités.

Tensions autour de l'essence

Malgré les escortes de l'armée, plusieurs camions ont été incendiés, et des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des embuscades jihadistes. Dans la capitale, où les ravitaillements en carburant ont été rationnés, des centaines de véhicules attendent pendant des jours près des stations-service pour obtenir de l'essence.

Le litre, vendu à la pompe à 725 francs CFA, est revendu sur le marché noir 2000 francs CFA, selon des habitants. La pénurie exacerbe également les coupures d'électricité récurrentes qui plombent l'économie malienne depuis cinq ans, l'énergie du pays étant essentiellement thermique.

Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.

Tentative d'isolation de la capitale

La junte au pouvoir depuis deux coups d'Etat en 2020 puis 2021 peine à endiguer les attaques jihadistes sur le terrain. «Cette situation met aussi à nu l'effondrement du narratif des militaires, qui avaient justifié le coup d'Etat par la nécessité d'apporter la sécurité à la population», estime Bakary Sambe.

La cartographie récente des attaques montre que le JNIM cherche à isoler la capitale malienne, en multipliant les opérations sur les routes alentour. En outre, le JNIM a récemment émis des règles pour les voyageurs au Mali, exigeant notamment le port du voile pour les femmes et leur séparation des hommes dans les transports urbains, selon une vidéo.

La semaine dernière, le chef de la junte, le général Assimi Goïta, a limogé et remplacé le chef d'état-major général adjoint des armées, le directeur de la sécurité militaire et le chef d'état-major de l'armée de terre, pour insuffisance de résultats sur le terrain.

(ats/acu)

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