Marine Le Pen assure qu'elle ne se «pardonnera jamais» la décision d'exclure son père, Jean-Marie Le Pen, du Front national (FN). «Je sais que cela lui a causé une immense douleur», a-t-elle dit dans un entretien paru sur le site internet du Journal du Dimanche.
Quatre ans après avoir succédé à son père à la tête du FN, devenu depuis le Rassemblement national (RN), elle avait décidé en 2015 de l'exclure, en lui retirant son titre de «président d'honneur», après qu'il eut affirmé que «l'Occupation allemande n'avait pas été particulièrement inhumaine» qu'il eut promis une «fournée» au chanteur Patrick Bruel, de confession juive.
«Prendre cette décision a été l'une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu'à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question: 'est-ce que j'aurais pu faire autrement?'», fait valoir la triple candidate malheureuse à la présidence française.
En reprenant les rênes du parti, Marine Le Pen a engagé un processus de normalisation et de respectabilisation, cherchant à faire oublier les excès de son père, tribun provocateur obsédé par l'immigration et les juifs.
A propos des condamnations de Jean-Marie Le Pen, qui avait notamment renvoyé la Shoah à «un détail» de l'Histoire, la cheffe de file de l'extrême droite française estime que «c'est un peu injuste de le juger uniquement à l'aune de ces polémiques».
«Sur 80 ans» de vie politique, «il est inévitable d'avoir des sujets qui suscitent des polémiques», relève-t-elle, en considérant toutefois qu'il est «malheureux» que Jean-Marie Le Pen «se soit enferré dans ces provocations». «Le problème, c'est qu'il recommençait», déplore-t-elle encore. (jzs/ats)