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Scholz fait un impair qui implique Chine, Suisse et l'Ukraine

Scholz sème la confusion sur la présence de la Chine au sommet pour la paix en Ukraine.
Le chancelier allemand et son homologue chinois ont parlé du sommet pour la paix en Ukraine.Image: gatty/keystone/watson

Scholz fait un impair qui implique la Chine, la Suisse et l'Ukraine

La Chine reste réticente à l'idée de participer à la conférence sur l'Ukraine au Bürgenstock, en Suisse. Même le chancelier allemand n'a rien pu changer à cette situation. Mais... après sa visite à Pékin, il a semé la confusion avec un tweet.
17.04.2024, 11:1617.04.2024, 11:39
Reto Wattenhofer / ch media
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Après la tentative du conseiller fédéral Ignazio Cassis en février, c'était au chancelier allemand Olaf Scholz de se rendre à Pékin pour convaincre la Chine de participer au sommet pour la paix, prévu en juin, en Suisse centrale. Mais les deux hommes sont rentrés bredouilles.

Le président chinois Xi Jinping ne s'est, en effet, pas laissé convaincre. Dans un communiqué officiel, publié mardi, il a rappelé la position de son pays: il ne soutiendra une conférence de paix internationale que si elle est acceptée par l'Ukraine et la Russie. Xi a toutefois assuré que les discussions à propos de la conférence prévue les 15 et 16 juin au Bürgenstock, dans le canton de Nidwald, restaient ouvertes.

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C'est à ce moment qu'intervient la déclaration de Scholz sur les réseaux sociaux qui sème la confusion. «La Chine et l'Allemagne souhaitent se concerter de manière intensive et positive sur la promotion de l'organisation d'une conférence de haut niveau en Suisse et de futures conférences internationales sur la paix», a-t-il écrit sur X.

Comment faut-il interpréter ce tweet de Scholz? Le département des affaires étrangères (DFAE) du conseiller fédéral, Ignazio Cassis, a immédiatement publié un tweet dans la foulée. Le DFAE a pris connaissance avec grand intérêt du fait que la conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine prévue en juin en Suisse a fait l'objet de discussions officielles entre le chancelier Scholz et le président Xi à Pékin. La question de savoir si la Chine se rendra au Bürgenstock pour la conférence sur l'Ukraine reste ouverte. Car, à ce jour, les invitations n'ont pas encore été envoyées.

La Chine estime «qu'il reste encore beaucoup de travail» avant la tenue de la conférence de paix que la Suisse veut organiser. Elle a réagit à des propos du chancelier allemand Olaf Scholz affirmant que Pékin semblait soutenir la réunion.

Le Conseil fédéral est sous pression depuis l'annonce officielle de la conférence de la semaine dernière. Les efforts déployés jusqu'à présent pour organiser un sommet largement soutenu sont restés lettre morte. La Russie a déjà annulé sa participation – notamment parce qu'elle ne considère plus la Suisse comme neutre. Selon Poutine, notre pays ne prendrait en compte que la position ukrainienne. Et même chez les Etats bien disposés, le scepticisme est grand. Le risque existe que seuls des alliés de l'Ukraine participent au sommet.

Il est donc d'autant plus important que la Chine soit présente lors de la conférence. L'empire du milieu a un rôle clé à jouer dans la question ukrainienne. Le pays entretient des contacts étroits avec la Russie – le président chinois Xi qualifie ainsi Vladimir Poutine de «vieil ami». La grande puissance a également beaucoup d'influence auprès des pays du Sud – il suffit de voir la position dominante qu'occupe la Chine au sein des pays Brics+, qui comprennent le Brésil, la Russie, l'Inde et l'Afrique du Sud.

Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci

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