Une ressortissante suisse a été enlevée au Niger, indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) lundi sur X. La représentation suisse dans la capitale Niamey est en contact avec les autorités locales. «Des clarifications sont en cours», écrivent les services d'Ignazio Cassis.
Contacté par Keystone-ATS, le DFAE ne donne pour l'heure pas plus de détails. La Suissesse, que RFI a identifié comme Claudia Abbt, a été enlevée dimanche soir à Agadez, la plus importante ville du nord du Niger, où elle réside, selon le média local Aïr Info.
#Niger | Le DFAE a été informé de l'enlèvement d'une ressortissante suisse au Niger.
— EDA - DFAE (@EDA_DFAE) April 14, 2025
La représentation #suisse à #Niamey est en contact avec les autorités locales.
Des clarifications sont en cours.
«Mme Claudia» – comme l'appelle Aïr Info – s'y serait installée il y a plusieurs années après un séjour en Algérie, où elle a travaillé dans le tourisme. Née au Liban et mariée à un Nigérien a lancé à Agadez une association pour soutenir les artisans, précise Aïr Info.
Ignazio Cassis l'avait rencontrée en personne en février 2022 lors d'un voyage officiel dans ce pays, comme le racontait L'Illustré à l'époque. Elle est vraisemblablement zurichoise.
Ce pays pauvre de la bande sahélo-saharienne, dirigé par une junte militaire depuis le coup d'Etat de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, est en proie à l'insécurité et à des attaques récurrentes de groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique.
Le gouverneur de la région d'Agadez, le général de brigade Ibra Boulama Issa, a de son côté confirmé «l'enlèvement d'une étrangère, du nom de Claudia, de nationalité suisse», à son domicile d'Agadez dimanche soir «aux environs de 22h».
Il a ajouté avoir présidé une réunion extraordinaire du Conseil régional de sécurité pour «évaluer, analyser la situation et envisager les actions à prendre pour connaître et comprendre ce qui s'est réellement passé» dans le cadre de cet enlèvement.
En janvier dernier, une Autrichienne avait déjà été enlevée par des hommes armés à Agadez. Cette femme de 73 ans vivait depuis 28 ans dans cette région.
Avant ces deux enlèvements, les derniers kidnappings d'Occidentaux dans la région d'Agadez remontaient à 2010 et avait été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Depuis juin, un préfet et quatre militaires de sa délégation sont retenus en otage dans le nord du pays par le Front patriotique pour la justice (FPJ), un groupe rebelle hostile au régime militaire au pouvoir. Ils ont été kidnappés au cours lors d'une embuscade contre leur convoi dans la région d'Agadez, vaste étendue désertique frontalière de la Libye et de l'Algérie.
Parallèlement aux groupes rebelles et au mouvements djihadistes armés, le nord du Niger connaît ces dernières années une montée de l'insécurité à la faveur d'une ruée vers les mines d'or artisanales dont regorge la région et qui attirent des milliers des jeunes Nigériens, Maliens, Tchadiens, Libyens ou Soudanais.
L'armée nigérienne a récemment lancé l'opération antiterroriste «Garkoi» (bouclier, en langue haoussa) pour surveiller les frontières avec la Libye, l'Algérie et le Mali. Elle fait régulièrement état de saisies de drogue, d'explosifs, d'armes et d'interpellations de présumés trafiquants.
Développement suit (jah / avec agences)