Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mardi 20 septembre, à l'ouverture de l'Assemblée générale annuelle, contre un «hiver de grogne qui se profile à l'horizon», dans un monde «paralysé» par les divisions malgré les crises qui s'amoncellent – de l'Ukraine au réchauffement climatique.
Antonio Guterres déplore:
Après le secrétaire général, pendant plusieurs jours, des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernements du monde entier vont prendre la parole lors de cette grand-messe diplomatique annuelle qui reprend en personne après deux années perturbées par le Covid-19.
Parmi les dangers qui menacent le monde évoqués par le secrétaire général, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui sera au coeur de cette semaine diplomatique de haut niveau. Avec notamment une intervention mercredi du président ukrainien Volodymyr Zelensky - par vidéo grâce à une autorisation spéciale, votée la semaine dernière par les Etats membres – et un Conseil de sécurité jeudi au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Dernier développement dans ce conflit, les autorités installées par Moscou dans quatre régions d'Ukraine ont annoncé mardi 20 septembre la tenue dans l'urgence du 23 et 27 septembre de «référendums» d'annexion par la Russie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, appelant à une sortie «digne» de ce conflit pour toutes les parties, a quant à lui déclaré:
Alors que les pays du Sud s'agacent de plus en plus que les Occidentaux focalisent leur attention sur l'Ukraine, Américains et Européens organisent mardi une réunion ministérielle sur la sécurité alimentaire, conséquence de cette guerre dont souffre toute la planète.
Et le président français Emmanuel Macron va insister sur la nécessité de prévenir la «fracturation» entre pays du Nord et du Sud, indique-t-on à l'Elysée.
En effet, les tensions provoquées par la guerre en Ukraine font écho au ressentiment Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique.
Les pays pauvres, en première ligne des impacts dévastateurs d'un réchauffement dont ils ne sont pas responsables, se battent notamment pour que les pays riches tiennent enfin leurs promesses d'aide financière.
«Il est grand temps de dépasser ces discussions sans fin», a lancé Antonio Guterres. S'en prenant aux grandes entreprises productrices d'énergies fossiles qui «se régalent» de profits gonflés par la guerre en Ukraine, il a d'ailleurs appelé les pays riches à taxer ces profits pour les «rediriger» en partie vers les pays subissant des «pertes et dommages» en raison des impacts dévastateurs du changement climatique et vers les populations subissant l'inflation.
A deux mois de la conférence sur le climat de l'ONU COP27 en Egypte:
De son côté, le président de la Confédération a présenté au plénum ce que la Suisse voulait apporter en proposant sa candidature au Conseil de sécurité.
En raison des funérailles de la reine Elizabeth II lundi, le déroulé de la semaine a été perturbé. Le président américain Joe Biden a ainsi décalé son discours à mercredi.
Autre sujet de préoccupation de la communauté internationale: le programme nucléaire de l'Iran, dont le président Ebrahim Raïssi est également à New York pour sa première Assemblée générale.
Il a notamment rencontré longuement, mardi 20 septembre, Emmanuel Macron, qui l'a encouragé ces derniers mois lors d'entretiens téléphoniques à accepter les conditions proposées par les Européens pour redonner vie à l'accord nucléaire de 2015.
Cette semaine de haut niveau compte, en revanche, quelques absents de marque, en particulier les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping. (ats)