Les Etats membres avaient adopté en 2015 des objectifs de développement durable, au nombre de 17, visant notamment à mettre fin à l'extrême pauvreté et à la faim dans le monde d'ici 2030.
Dans un rapport publié lundi, une décennie après l'adoption de ces principes, et cinq avant leur échéance cible, l'ONU a indiqué que 35% des objectifs étaient en progression, environ la moitié en stagnation, et le reste en régression.
Au cours de la dernière décennie, l'accès à l'électricité a augmenté jusqu'à concerner 92% de l'humanité, l'usage d'internet est passé de 40% à 68% dans le monde, tandis que 110 millions d'enfants de plus vont à l'école. Et c'est sans compter une meilleure prévention contre la malaria ou la mortalité maternelle, qui est passée de 228 morts pour 100 000 naissances en 2015, à 197 en 2023.
Mais l'arbre de ces progrès cache aussi une forêt de reculs, avec en premier lieu la faim. En 2023, 757 millions de personnes (9,1% de la population mondiale) ont souffert de la faim, contre 713 en 2019 (7,5%), note le rapport.
Et malgré de légers progrès au cours de la dernière décennie, plus de 800 millions de personnes vivent dans la pauvreté extrême, chiffre l'ONU qui prévient désormais que la fin de la misère financière n'est plus au calendrier pour 2030.
«L'éradication de l'extrême pauvreté d'ici 2030 paraît désormais hautement improbable en raison de la lenteur de la reprise après la pandémie de Covid-19, de l'instabilité économique, des chocs climatiques et de la faible croissance en Afrique subsaharienne», souligne le rapport.
«Nous faisons face à une urgence mondiale en matière de développement», a commenté lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, prévenant de «l'intensification» des effets de la crise climatique sur le sort des plus démunis, tout en défendant la nécessite de ces objectifs de développement.
«Si ces objectifs n'avaient pas été établis, les progrès relevés n'auraient jamais été rendus possibles», a-t-il ajouté en disant craindre par ailleurs que le service de la dette prive les Etats des ressources financières «pour investir dans leur population». (sda/ats/afp)