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Qui pour succéder à Jens Stoltenberg à la tête de l'Otan?

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN est en poste depuis 2014
Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan est en poste depuis 2014Image: EPA

L’Otan se cherche un nouveau chef, voici les candidats

A l'automne prochain, Jens Stoltenberg, actuel secrétaire général de l'Otan, laissera son siège vacant. Un poste clé, surtout en temps de guerre. Découvrez les potentiels successeurs.
25.02.2023, 08:0125.02.2023, 12:02
David Schafbuch / t-online
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Jens Stoltenberg est en place depuis presque neuf ans. Avant lui, seul le Néerlandais Joseph Luns a occupé ce poste plus longtemps. Treize ans au total et c'était en 1971.

Jens Stoltenberg ne devrait pas jouer les prolongations cette fois-ci. Selon sa porte-parole, Oana Lungescu, «le mandat du secrétaire général se termine en octobre de cette année et il n'a pas l'intention de chercher à prolonger encore son mandat». Une déclaration qui a le mérite d'être claire.

Le poste de secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) a rarement été aussi important qu'à l'heure actuelle, avec une guerre aux portes de l'Europe. Pourtant, en 2019, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que l'organisation intergouvernementale était dans un état de «mort cérébrale». Deux ans plus tôt, l'ex-président américain Donald Trump la qualifiait d'«obsolète».

Des déclarations qui ne prendraient probablement plus la même tournure depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Au départ de Jens Stoltenberg, la guerre ne sera peut-être pas terminée. L'alliance de défense peut-elle se permettre un changement à sa tête dans un pareil timing?

Prolongation en raison de la guerre en Ukraine

Le secrétaire général voulait déjà quitter le navire l'année dernière. Début février 2022, il a annoncé qu'il céderait sa place à l'automne. Un poste de chef de la banque centrale de sa Norvège natale avait déjà été négocié. Mais en raison de la guerre, Jens Stoltenberg a prolongé son mandat d'une année. Le poste de la banque centrale a entre-temps été attribué à quelqu'un d'autre.

A première vue, on a l'impression que la situation de départ n'a pas changé depuis. Pourtant, Rafael Loss, coordinateur des projets de données paneuropéens au Conseil européen des relations étrangères, estime que le moment est venu de repourvoir le poste de Jens Stoltenberg:

«Il a maintenu la cohésion de l'Otan dans les moments difficiles»

Durant la première année de la guerre, un changement n'était pas envisageable à ses yeux, pour une question de stabilité. «Au cours de la deuxième année de la guerre en Ukraine, l'Otan peut prouver sa capacité de travail en présentant un nouveau secrétaire général.»

Depuis l'année dernière, l'Otan n'a pas vu ses tâches diminuer. Et avec la Finlande et la Suède, deux nouveaux pays veulent rejoindre l'alliance. Au vu de la situation, Jens Stoltenberg a martelé que les pays de l'Otan doivent augmenter leurs budgets de défense.

A partir de 2025, la force d'intervention rapide de l'Alliance doit également passer à environ 300 000 soldats, contre 40 000 actuellement. Dans sa fonction, le secrétaire général est surtout appelé à jouer le rôle de médiateur entre les différents Etats membres et à négocier des compromis. L'Otan ne peut prendre de décisions que si tous les membres sont du même avis.

«Pas irremplaçable»

Matthias Dembinski, de la Hessian foundation for peace, estime à son tour qu'un changement à la tête de l'Otan est envisageable, malgré l'instabilité de la situation mondiale: «Mais contrairement à l'année dernière, l'Otan a peut-être trouvé un mode de fonctionnement pour qu'un tel changement puisse avoir lieu», a-t-il déclaré. Rafael Loss va plus loin et ajoute:

«Stoltenberg a fait avancer beaucoup de choses importantes au cours des douze derniers mois. Mais il n'est pas irremplaçable»

Reste une question de taille: qui pour lui succéder?

En principe, il n'existe pas de procédure pour désigner le secrétaire général de l'Otan. Tous les Etats membres doivent se mettre d'accord à l'unanimité sur un candidat qui occupera le poste pour quatre ans. Par la suite, comme dans le cas de Jens Stoltenberg, le mandat peut être prolongé si tous les pays de l'Otan donnent leur feu vert. Une décision pourrait déjà être prise lors du sommet de l'Otan en juillet en Lituanie.

Lors de l'annonce du retrait de Jens Stoltenberg, l'année dernière déjà, les noms ont commencé à circuler. Des rumeurs concernaient le premier ministre néerlandais Mark Rutte ou l'ancienne cheffe du gouvernement britannique Theresa May.

Selon des informations du journal Welt, Mark Rutte n'a pas beaucoup de chance d'être élu. Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez serait également à l'ordre du jour. Le journal spécule en revanche sur l'actuel ministre britannique de la Défense Ben Wallace, dont le nom est également cité par le New York times.

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Mark Rutte et Theresa May: l'un des deux succèdera-t-il à Jens Stoltenberg?image: EPA/ANP

Tous les pays cités ont déjà occupé le poste par le passé, les Pays-Bas et le Royaume-Uni l'ont même occupé trois fois chacun. Mais ce n'est pas pour autant que les candidats de ces pays n'ont pas leurs chances. Il ne s'agit pas d'un critère d'exclusion.

Et si c'était une femme?

On spécule donc sur le fait qu'un candidat issu d'un pays d'Europe centrale ou orientale pourrait entrer en ligne de compte pour la première fois. Un autre critère pourrait en revanche jouer un rôle encore plus important: celui du genre. En effet, aucune femme n'a jamais occupé ce poste.

Matthias Dembinski estime donc qu'il est «tout à fait réaliste qu'une femme succède à Jens Stoltenberg». Selon le New York times, plusieurs femmes pourraient sortir du bois: Zuzana Čaputová, présidente de la Slovaquie, Kolinda Grabar-Kitarović, ancienne présidente de la Croatie, ou encore Kaja Kallas, cheffe du gouvernement estonien.

Le choix de l'une des candidates, qui se sont toutes rangées très clairement du côté de l'Ukraine, pourrait également constituer un signal fort destiné au Kremlin. Matthias Dembinski pense toutefois qu'au sein de l'Otan, on recherche peut-être quelqu'un qui, à l'instar du Norvégien, mesure ses propos:

«L'époque où l'Otan tenait compte des sensibilités russes est révolue. Mais il est possible que tous les pays de l'Otan ne partagent pas les positions de Mme Kallas.»
epa10445341 Estonian Prime Minister Kaja Kallas attends a press conference after her meeting with Latvian Prime Minister Krisjanis Karins and Lithuanian Prime Minister Ingrida Simonyte in Tallinn, Est ...
Kaja Kallas: la première ministre d'Estonie est pressentie pour devenir la prochaine secrétaire générale de l'Otan.image: keystone

Un autre nom qui revient souvent est celui de la ministre canadienne des Finances Chrystia Freeland. Son élection ferait également passer un message: la famille de cette femme de 54 ans a ses racines en Ukraine et, avant de devenir politicienne, elle a travaillé comme journaliste à Kiev et à Moscou. Le Canada à la tête de l'organisation serait également une première.

Seule ombre au tableau: actuellement, le Canada n'atteint pas l'un des objectifs de l'Otan qui est de consacrer 2% de son produit intérieur brut à la défense. La dernière fois que le Canada a atteint cet objectif, c'était au début des années 90.

«Cela pourrait aussi dépendre de la manière dont le pays d'origine du nouveau secrétaire général remplit ses engagements envers l'Otan», pointe l'expert en défense Rafael Loss. En effet, des pays comme la Grèce, la Pologne ou les Etats baltes remplissent cet objectif. Mais il est probable qu'aucune des personnes citées ne succède finalement à Jens Stoltenberg.

«Il y a beaucoup de bons candidats»
Matthias Dembinski

Le parcours de Jens Stoltenberg montre également à quel point les élections peuvent être imprévisibles. Dans les années 70, le Norvégien manifestait encore contre la guerre du Vietnam et jetait des pierres sur l'ambassade américaine dans son pays. Plus tard, il s'est engagé pour le retrait de la Norvège de l'alliance de défense. Interviewé sur la chaîne allemande ZDF, Jens Stoltenberg a expliqué en riant qu'il avait vite compris que son opinion de l'époque était erronée.

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