La scierie du groupe Corbat à Vendlincourt (JU) a taillé 36 poutres de chêne massif qui ont aidé à reconstruire la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par le feu en 2019. Ce travail bénévole a nécessité une grosse semaine de travail à douze collaborateurs.
«C'était un chantier hors normes, même si notre contribution, parmi les 40 scieries engagées pour préparer les quelque 1900 poutres de la nouvelle charpente, a été modeste», relève le codirecteur de l'entreprise Gauthier Corbat, dans une interview parue vendredi dans La Liberté.
En tant qu'entreprise suisse, la scierie de Vendlincourt n'était pas très bien positionnée pour participer à ce chantier. Le travail du chêne reste en effet l'apanage de nos voisins français, souligne le Jurassien.
La proximité de l'entreprise avec la frontière a aussi joué un rôle important pour décrocher ce mandat. La scierie Corbat, qui emploie environ 80 personnes, possède également une entreprise en France, à Badevel, ainsi que des actions dans une autre société à Lure, pour le stockage.
Les chênes ont été préalablement choisis par la France dans des forêts de Haute-Saône et d'Alsace. Une fois sciées, en 2021, les pièces de bois sont restées une année en Ajoie, pour le séchage. En été 2022, elles ont été bénies, puis sont ensuite parties vers le chantier à Paris.
L'entreprise jurassienne a eu des contacts avec la filière bois-forêt française, chargée de coordonner les opérations de sciage, mais n'a pas été en relation directe avec la direction du chantier de rénovation. Si le codirecteur sait que le bois préparé était destiné à la flèche, il n'a pas pu visiter le chantier et ne sait pas pour l'heure exactement où les pièces ont été placées.
Cité dans 24 Heures et la Tribune de Genève, M. Corbat précise qu'il ne comptera pas au nombre des invités de la cérémonie d’ouverture de la cathédrale samedi. Il sera néanmoins à Paris pour participer aux émissions de la RTS. (jzs/ats)
