La tour Eiffel, le phare de la France, serait en péril. Gagnée par la rouille, la dame de fer s’écaille en surface. Son concepteur, Gustave Eiffel, l’avait pourtant bien dit:
L’ingénieur estimait à l’époque qu’il fallait sortir les pinceaux tous les 7 ans, rappelle Le Figaro. Or, les derniers travaux de peinture, en cours, ont tardé par rapport aux précédents. Onze ans de battement entre les deux, au lieu des sept spécifiés.
"Ouais mais c'est rien faut remplacer 2/3 rivet et remettre un peu de peinture".
— 🇪🇺🇺🇦🇮🇱🏳️🌈💉×6 (@docteurpepe) February 22, 2024
Pour répondre aux trouducs qui n'y connaissent rien, la Tour Eiffel est à un stade de rouille très avancée !
-Il faut entièrement sabler les pièces rongées par la rouille.
-il faut couper les rivets… pic.twitter.com/h4t8Tdoyd7
Des photos publiées sur les réseaux sociaux sèment l’inquiétude. Un site sidérurgique laissé à l’abandon? Non, la tour Eiffel, 135 ans au compteur du temps qui passe. On y voit des parties comme rongées, y compris des rivets, ces clous épais enfoncés à chaud dans les poutres et poutrelles pour les faire solidement tenir ensemble, la grande trouvaille, au 19ᵉ siècle.
D’apparents spécialistes de la métallurgie multiplient les messages alarmants: le travail de restauration serait «titanesque», la situation, «catastrophique».
Qu’en est-il vraiment? Cité par Le Figaro, l’architecte en chef en charge du monument et de son entretien, Pierre-Antoine Gatier, affirme:
L’architecte l’assure: sous les 19 couches de peinture précédemment posées, «le fer puddlé (réd: un fer quasi pur, le matériau choisi par Gustave Eiffel et ses équipes) est en état impeccable».
Tout va bien, alors? Non. Comme l’explique Pierre-Antoine Gatier, du retard a été pris dans les travaux d’entretien. Cela est dû, entre autres, au Covid et aux Jeux olympiques. Le Covid a mis à l’arrêt nombre d’activités jugées non essentielles. Les JO d’été à Paris ont fait que la restauration des parties externes a été privilégiée, au détriment des parties internes de la structure, les moins visibles par les visiteurs. Résultat: l’effritement est surtout présent sur les parties «cachées» de l’édifice de 300 mètres.
La Tour Eiffel en danger ! Que fait Hidalgo ?
— Carėne Tardy (@Carene1984) February 20, 2024
« Cela fait presque 14 ans qu'elle a été repeinte alors que normalement c'est tous les 7 ans, Elle est dans un état de délabrement, très clairement. Sous la tour, si vous vous approchez, vous voyez vraiment des traces de rouille. Il y… pic.twitter.com/EO3qHtgXH7
Les officiels voulaient mettre la poussière métallique sous le tapis à l’approche des Jeux. C’est raté. On ne parle que de la tour Eiffel qui «rouille de partout», et, mais c'est une autre histoire, de la délinquance à l'œuvre au pied de l'édifice. Les critiques s’abattent sur la maire Anne Hidalgo, la Ville de Paris étant actionnaire quasi unique de la Sete, la société assurant la gestion du monument.
Une grève des employés de la tour Eiffel ajoute au capharnaüm. Ils disent débrayer pour la bonne cause: ils estiment que la redevance due par la Sete à la Ville de Paris, qui vient d’être «multipliée par 7», met en péril la gestion financière du monument et par conséquent son entretien.
Ce casse-tête permet à Rachida Dati, la ministre de la Culture et accessoirement maire du 7e arrondissement de la capitale, là où s’élève l’objet du litige, de faire des propositions façon modèle de sortie de crise. On apprend à cette occasion que la tour Eiffel, certes inscrite aux monuments historiques et au patrimoine de l’Unesco, n’est pas «classée».
Aujourd'hui la #TourEiffel n’a pas de protection suffisante.
— Rachida Dati ن (@datirachida) February 22, 2024
Pour cela il est nécessaire d’initier une procédure de classement.
Cela permettrait de lui faire bénéficier:
🔵d’un contrôle scientifique et technique de l’Etat
🔵si nécessaire d’engager des travaux d’office
⬇️
Ce qui vaut ce tweet de «Queen Rachida» à sa meilleure ennemie Anne Hidalgo: mais qu’est-ce que vous attendez pour demander le classement de la tour par l’Etat? Comprendre: classé, le monument bénéficierait des moyens de l’Etat, qui peuvent être très efficaces, comme on le voit depuis bientôt cinq ans avec les travaux ultra-rapides de restauration de Notre-Dame.
C’est une autre Notre-Dame, reposant sur ses quatre piliers, qu’il s’agit à présent de sauver fissa.