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Comment Paris nettoie la Seine pour les JO 2024

Comment Paris nettoie la Seine pour les JO 2024
Le fleuve qui traverse la capitale française accueillera plusieurs épreuves olympiques (photomontage). Image: EPA

Comment Paris nettoie la Seine pour les JO 2024

Les autorités ciblent les affluents du fleuve et certains propriétaires dans le but de rendre la Seine praticable pour les nageurs et les triathlètes.
29.09.2023, 06:0729.09.2023, 07:52
Team watson
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«C'est sûr que je ne suis pas conforme, j'ai une fosse septique», s'inquiète Michel, dont le logement est installé en bord de Marne (un affluent de la Seine). Ce retraité le sait: à l'approche des Jeux olympiques, tout doit être fait pour baisser le taux de matière fécale dans la rivière.

Propriétaire à Noisy-le-Grand, il doit donc mettre en conformité son réseau d'eaux usées. «Je fais quoi alors concrètement?», lance-t-il face aux employés de l'établissement public territorial Grand Paris Grand Est, qui regroupe 14 communes de l'est de la Seine-Saint-Denis.

Depuis une loi de 2021, le raccordement correct des eaux usées, qui doivent être séparées des eaux pluviales, est obligatoire. Si les constructions récentes sont déjà aux normes, c'est moins le cas des habitations plus anciennes. Au-delà de l'obligation, l'accent est mis sur ces raccordements en accéléré à moins d'un an des JO de Paris et la promesse d'épreuves (la nage en eau libre et le triathlon) dans la Seine. Car pour s'y baigner, il faut que le fleuve et ses affluents soient suffisamment propres.

Ce samedi de septembre, sous le barnum installé entre pêcheurs de la Marne et footballeurs du weekend, Peggy Nargeot, cheffe du service travaux et gestion du patrimoine, tente de répondre avec pédagogie aux interrogations de la vingtaine de propriétaires venus s'informer, chacun avec ses demandes: «Comment savoir si mon réseau est conforme ?» ; «A combien s'élèvent les subventions des travaux ?»; «Est-ce légal de nous y obliger?».

En Seine-Saint-Denis, qui n'est pas le seul département concerné, 10'200 logements de particuliers ont été définis comme prioritaires pour faire baisser le taux de matières fécales dans la Marne. La grande majorité se trouve sur le territoire de Grand Paris Grand Est. De son côté, l'EPT (établissement public territorial) doit créer 27 km de réseau d'eaux usées (14 ont été construits). Une fois les travaux effectués, les propriétaires sont invités à s'y raccorder. «Je ne voulais pas mais j'ai pris un rendez-vous (pour faire le diagnostic de conformité). Si je ne le prends pas, j'ai une mise en demeure», peste Dominique Roger, 62 ans, avant de repartir à vélo.

D'après une source officielle au fait du plan baignade, les travaux engagés sur les réseaux publics et les grands ouvrages ont bien avancé. Les bailleurs sociaux ont également emboîté le pas en se raccordant correctement. Les particuliers restent le point d'incertitude. Au 1er septembre, un peu moins de 2000 étaient engagés dans le processus. Pour les convaincre, les arguments sont surtout financiers: en cas de non-conformité, les pénalités s'élèveront à près de 500 euros chaque année. Surtout, des subventions incitatives (temporaires jusqu'aux JO) ont été allouées et vont jusqu'à 6000 euros. Le coût total des travaux est estimé en moyenne à 7800 euros.

Courriers, BD explicative, stands d'informations... Depuis plusieurs mois, les initiatives de sensibilisation se multiplient. Douze étudiants de l'école des Ponts Paris Tech participent à des missions de porte-à-porte. Chasuble orange fluo sur le dos, Arthur et Quentin, en master d'ingénieur, arpentent Noisy-le-Grand, avec une liste d'adresses à démarcher fournie la veille par l'EPT. «On va sur les quelques pourcents qui n'ont pas donné signe de vie» aux nombreuses sollicitations, explique Quentin Girard, 21 ans.

Pour ces étudiants, cette expérience de terrain permet «d'apprendre à convaincre» avec une palette d'arguments financiers, écologiques, légaux...Samedi dernier, sur la quarantaine de logements visés, les étudiants ont rencontré beaucoup de propriétaires déjà aux normes, et fait face à certains peu réceptifs, d'autres absents. Et ils ont déjà signé pour d'autres samedis de démarchage. (ats/afp)

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