La fin de l'impasse à la Chambre des représentants américaine n'est pas encore à l'ordre du jour. Mercredi, la majorité républicaine de la grande chambre du Congrès n'est toujours pas parvenue à élire un nouveau président, après trois nouveaux tours de scrutin.
Un bloc qui compte désormais 21 députés de droite se refuse, encore et encore, à voter pour Kevin McCarthy, le candidat officiel des républicains au poste de speaker. Alors même que les démocrates ont à nouveau voté en bloc pour leur chef de groupe Hakeem Jeffries, aucun candidat n'a franchi l'obstacle nécessaire.
McCarthy n'a pas semblé surpris par cette défaite humiliante. Il avait auparavant tenté sans succès d'ajourner la séance de la Chambre des représentants d'un jour supplémentaire - parce qu'il avait besoin de plus de temps pour négocier avec les rebelles internes du parti.
Lorsqu'on lui a demandé s'il comptait maintenir sa candidature, le républicain, toujours de bonne humeur, a répondu: «J'ai toujours le plus de voix».
C'est vrai, du moins en ce qui concerne les voix des républicains. Les rebelles, qui se situent tous à l'extrême droite du parti et qui réclament une réforme fondamentale du fonctionnement du Parlement, n'ont pas encore réussi à présenter un candidat de compromis.
Mercredi, ils ont envoyé dans la course Byron Donalds, un député de Floride qui n'a pas fait de grandes vagues à Washington ces deux dernières années, mais qui s'est fait remarquer par ses nombreuses apparitions sur la chaîne de télévision Fox News.
Mais il est également vrai que McCarthy n'a pas réussi jusqu'à présent à apaiser les critiques internes - bien qu'il doive faire changer d'avis au moins 15 dissidents en raison de la faible majorité à la Chambre des représentants. Les rebelles exigent d'autres concessions procédurales qui limiteraient en fin de compte le pouvoir du président. Les discussions à ce sujet se poursuivaient tard mercredi.
Mercredi, après une longue hésitation, le président déchu Donald Trump a lui aussi pris la parole. Dans une déclaration écrite, il a appelé les membres de son parti à voter pour McCarthy; en substance, le candidat à la présidence explique que les querelles autour du poste de speaker nuisent aux républicains.
Trump a ensuite déclaré à un journaliste à Washington: «Je pense que le moment est venu de conclure un accord» pour que la Chambre des représentants puisse se mettre au travail, car un travail considérable attend la Grande Chambre.
Les rebelles - tous des partisans quasi fanatiques du leader officieux du Parti républicain - sont restés impassibles à ces appels.
Le député Chip Roy, un compagnon de route du sénateur texan Ted Cruz, a souligné dans une interview que l'opposition à McCarthy n'avait rien à voir avec la personne du speaker désigné. L'objectif de la rébellion serait plutôt de changer la manière «absurde» dont fonctionne la grande chambre du Congrès à Washington.
Mais personne n'accorde vraiment de crédit à ces affirmations des rebelles. Le fait est que McCarthy a peu d'amis à l'extrême droite du parti républicain. On lui reproche de ne pas avoir de colonne vertébrale et de ne pas avoir l'oreille pour entendre les sons populistes à la base du parti de droite.
Le reproche n'est pas éloigné de la vérité. Elu pour la première fois à la Chambre des représentants en 2006, McCarthy n'est pas connu dans la capitale pour être un mangeur de dossiers. Il a toutefois la réputation d'être sociable et d'être un excellent collecteur de fonds.
Et c'est un secret de polichinelle que McCarthy aspire depuis des années au poste de speaker, un mélange de chef de groupe, de président de la Chambre et de contrepoids à l'actuel locataire de la Maison-Blanche.
Le poste est resté vacant pour le moment mercredi, au deuxième jour de la nouvelle législature. La dernière fois que cela s'était produit, c'était en 1923, lorsque le Speaker n'avait pu être désigné qu'après neuf tours de scrutin. Interrogé sur la durée possible de l'impasse, l'un des rebelles républicains a déclaré: «Cela peut durer des semaines». Le député avait l'air de penser ce qu'il disait.
La session de la Chambre des représentants se poursuit jeudi. Un septième tour de scrutin est prévu.
